Nous avons proposé à nos auteurs et collaborateurs de rédiger, s’ils le veulent, un court texte donnant un conseil de lecture genre « comfort books » pour le confinement, que l’on distillera au fil des jours…
Au tour de Chloé Chevalier.
L’Homme qui n’aimait plus les chats (Isabelle Aupy, Les éditions du Panseur) Petite pépite découverte cet hiver. Une île d’où les chats, mystérieusement, disparaissent. Puis leur « retour » — qu’ils disent ! — sous une autre forme, et le langage qu’on tord pour tordre les esprits, jusqu’à ce qu’une réalité, lentement, remplace l’autre. En révéler plus serait dommage, d’autant que l’opuscule se lit en une heure. Une métaphore multiple de notre vie contemporaine, des systèmes qu’on impose insidieusement, quels qu’ils soient, des désirs qu’on fabrique et force, et les voies qui nous restent pour résister à tout cela. Une fable, une parabole, qui n’est pas sans évoquer la nouvelle Matin Brun mais en résolument plus optimiste et ouvert.
Et puis un film, aussi, pour éclairer ces jours confis (un film ce n’est pas dans la consigne ? baste !) L’An 01 (collectif – Doillon, Resnais, Rouch, Gébé – 1971). « On arrête tout, on réfléchit, et c’est pas triste », tel est le sous-titre de ce film utopique et festif. Toute l’économie productiviste qu’on stoppe du jour au lendemain, une période de latence, et ce qu’on peut reconstruire ensuite, ça ne vous rappelle rien ?