Les bienfaiteurs

En 2016, Les Moutons électriques ont publié Kallocaïne, incroyable et angoissante dystopie suédoise, retraduite avec brio par Leo Dhayer. Le livre fit sensation : plus de 10K exemplaires vendus.

Doutes, inquiétudes, notre présent les instille au quotidien en particulier lors des élections dont les discours nous jettent en plus grand trouble encore. Le spectre de l’autoritarisme, le totalitarisme religieux, les souches rances du racisme sapent notre esprit. Après le paroxysme de ces derniers jours, Kallocaïne offre avec son lendemain vaincu l’occasion de raffermir nos choix et d’éliminer les scories fascistes qui auraient pu nous atteindre. Notre futur est meilleur que celui de Karin Boye aujourd’hui.Mais les Moutons électriques ne s’arrêtent pas là, nous avons l’honneur de vous présenter une autre facette de la dystopie, qui résonne peut-être plus avec notre présent qu’avec notre futur.

Dans Les Bienfaiteurs de James Gunn, la mauvaise humeur est un crime, la dépression, une transgression punissable de trépanation. La tyrannie du bonheur règne, les individus doivent maximiser leurs capitales joies et suivre religieusement les directives de la méga coopération « Hedonics ». Oui, il est vrai que cette société à but lucratif réalise réellement votre bonheur, mais comment exister quand l’on ne peut crier non ?

Traduite par la première fois en français par Stéphan Lambadaris, une dystopie à dévorer sous le soleil écrasant de juillet, et ses injonctions à se délasser au plus vite dans le court temps estival imparti à cet effet. Vous n’en sortirez pas intact.