Eh bien voila, nous avons déjà atteint les 14 000 euros sur le « crowdfunding » du Panorama. Incroyable. Quel bonheur! Quand nous avions inscrit cette somme dans les objectifs, nous y songions seulement comme une sorte de rêve improbable. Mais celui-ci est devenu réalité, et en si peu de temps. Ce sera une « somme » sur la fantasy carrément jamais vue ! Vous êtes géniaux, vous êtes fantastiques, on ne le dira jamais assez : merci mille fois.
Mais nous avions encore d’autres rêves, d’autres espoirs à caresser pour le Panorama : le rendre toujours plus complet, toujours plus beau, encore plus follement ambitieux… Nos nouveaux objectifs vont dans ce sens… Rêvons encore plus haut !
Et pour vous remercier, voici un premier entretien, avec sir Patrick Marcel, le fameux traducteur du Trône de fer et de Neil Gaiman :
Travailler sur le Panorama ?
Ah. De la façon la plus simple qui soit : pour le premier volume, André m’avait parlé du projet et demandé si ça m’intéressait d’y participer. Sottement, j’avais dit oui. Pourquoi ? Parce que c’était l’occasion de se lancer dans une encyclopédie qui faisait défaut, surtout en France, et d’essayer d’établir un volume de référence dans ce domaine. Pas une encyclopédie totale, le domaine est trop riche, mais une encyclopédie qui couvrait un vaste nombre de sujets, connus et moins connus. C’était un projet tout à fait passionnant. Pour le volume 2, il s’agissait de remettre à jour certaines entrées, et d’en ajouter d’autres, pour proposer une édition revue et augmentée aux lecteurs qui avaient pu le rater il y a plus de dix ans. Dix ans, c’est tout un nouveau public qui est arrivé, qui s’intéresse au fantastique et au merveilleux et pour lequel un tel ouvrage a un attrait certain. Donc, normal que je dise encore oui, c’est une sorte de service après-vente, de s’assurer que les anciens articles sont adaptés et que de nouveaux enrichissent le sommaire.
Ta contribution
Je vais rafraîchir mon article sur Neil Gaiman, qui a fait pas mal de choses depuis la parution de la première édition du Panorama – des films, des CD, du théâtre, des romans pour la jeunesse… Pour le reste, j’ai suggéré des articles sur « Le merveilleux dans les symphonies et opéras » – en musique classique, donc; sur « GRR Martin », qui a connu une certaine notoriété ces derniers temps – pour le premier volume, on n’avait pas trouvé de volontaire ayant lu ses ouvrages de fantasy; à l¹époque, j¹attendais benoîtement que tous les volumes soient parus pour lire la saga du « Trône de Fer » – et un sur Elias Lönnrot et le Kalevala; la Finlande possède une mythologie très originale, tout-à-fait différente de la grande mythologie germano-scandinave (je vais sans doute faire hurler en regroupant tout sous ces termes) qui nous est plus familière à travers les œuvres de Wagner, Fritz Lang, voire les bandes dessinées des aventures de Thor. Le Kalevala, l’épopée des mythes finlandais, n’est pas assez connue au-delà de ses frontières, malgré les efforts des artistes locaux – Sibelius pour la musique et Gallen-Kallela pour les peintures. Il y a des choses à dire, je pense. J’avoue que, pour le moment, je me pose encore des questions pour l’article sur le merveilleux en musique classique, un sujet qui me semblait naturel quand je l’ai proposé: il suffit de réfléchir et les exemples de morceaux d’œuvre musicales associées à la mythologie ou au fantastique arrivent en rangs serrés. Je viens de citer Sibelius, dont tout un pan de la musique porte sur le Kalevala, notamment ses poèmes symphoniques. Par contre, je cherche encore comment je vais pouvoir arranger cet afflux chaotique, ce déferlement qui part dans tous les sens. Édifier une ossature pour tout ça ne va pas être évident. On verra bien, je dois m’y mettre d’un instant à l’autre!
La création des articles
Ça varie: j’essaie d’établir un plan préalable, puis d’amasser la documentation pour soutenir, documenter et illustrer. Je rectifie le plan en fonction des éventuels apports de la documentation. En fouinant, on retrouve tel détail qui mérite mention, tel ouvrage qu’on avait oublié, tel angle qui peut être plus prometteur. Ensuite, on rédige, et on travaille en essayant de soigner la forme autant que le fond. Pour l’iconographie, je n’avais pas eu l’occasion de trop me pencher dessus dans le premier volume. J’avais juste fourni quelques dessins personnels sur des sujets qui me plaisaient particulièrement (Hughart, Oz…) et nombre de couvertures d¹ouvrages. Ici, je vais rassembler tout ce que j¹ai, et je pense que le choix se fera en fonction des documents réunis. Le fait que le nouveau Panorama soit en couleurs va sans doute permettre d¹utiliser des documents qui auraient pu être délaissés pour des raisons techniques avec le seul noir et blanc – même si j’espère bien aussi qu’il y aura des documents en noir et blanc quand ils ont de l¹intérêt. Là encore, il va falloir se mettre à fouiller dans les archives. C’est là que l’on comprend enfin l’intérêt d’accumuler tout et n’importe quoi!