Night Witches, de Bruce Myles, un essai se lisant comme un roman, autour des femmes soviétiques s’étant engagées dans l’armée de l’air pendant la Seconde guerre mondiale. Fascinant. Des poèmes d’Angèle Vannier, une poétesse surréaliste qui écrivait pour compenser la perte précoce de sa vue – elle est devenue aveugle subitement à 22 ans. En fiction, j’ai lu il y a quelques jours le dernier Murakami, Le Meurtre du commandeur, ou la lente dérive d’un homme après son divorce, sa plongée vers son art véritable, ses rencontres avec des voisins étranges donnant lieu à des conversations d’une politesse exquise prenant parfois un détour mystique, son lent basculement vers le fantastique, vers ce que l’on croit être une histoire de fantômes et qui est, comme souvent chez Murakami, une manière d’évoquer les pouvoirs étranges de l’inconscient, de la neurologie, de l’Art.
– Un livre que vous auriez aimé écrire
En fiction, The Ocean at the End of the Lane de Neil Gaiman – le parfait mélange d’enfance et de mélancolie. En essai, L’Ours histoire d’un roi déchu de Michel Pastoureau – l’arctophile en moi voue un culte à ce livre.
– Un livre qui a influencé votre propre écriture
Le Syndrôme du varande Justine Niogret.
– Le dernier livre qui vous a fait rire
Je finis toujours (même en grinçant des dents) ce que je lis – c’est instructif de lire en se demandant ce qui ne fonctionne pas pour soi-même et ce qui pourrait fonctionner sur d’autres.
– Un livre que vous offrez souvent
Jusqu’il y a peu, j’enseignais en collège et, à chaque fin d’année, pendant dix ans, j’ai organisé une cérémonie des récompenses pour les élèves ayant obtenu trois fois les félicitations et pour ceux dont on souhaitait saluer les efforts constants. Je ne sais pas combien de Neil Gaiman j’ai pu offrir, mais plusieurs centaines, sans doute ! Pas loin derrière, on trouve Serpentine de Mélanie Fazi, Transparences d’Ayerdhal (à égalité avec Demain une oasis), L’Épouse de bois de Terri Windling, Des fleurs pour Algernon de Daniel Keyes, Les Montagnes hallucinées d’HP Lovecraft, Ving-quatre heures de la vie d’une femme de Stefan Zweig, Orgueil et Préjugés de Jane Austen et, pour les plus jeunes, Ma soeur est une sorcière de Diana Wynne Jones et Les Dieux s’amusent de Denis Lindon.
– Un livre que vous n’avez jamais lu
Je me suis promis de lire un jour Le Rameau d’or de James Frazer en entier, et pas seulement par extraits, comme j’ai pu le faire pour des recherches. Autre promesse : découvrir les œuvres de Claude Cahun, une femme que je ne connais pas fragments mais qui m’a tout l’air d’être extraordinaire. En SFFF, je tourne autour de La Bibliothèque de Mount Char, livre qui m’intrigue beaucoup !