Nous avons proposé à nos auteurs et collaborateurs de rédiger, s’ils le veulent, un court texte donnant un conseil de lecture genre « comfort books » pour le confinement, que l’on distillera au fil des jours…
Au tour de Mathieu Rivero.
Mushishi, de Yuki Urushibara, est un manga vers lequel je reviens souvent. Non seulement pour son format de « fix-up de nouvelles » très agréable à lire, mais aussi pour son univers esthétique et graphique à la fois doux et plein de sentiments (pas forcément bons). Ginko, le personnage principal, y est mushishi, chasseur d’insectes, les mushis étant des animaux, petits ou grands, ayant un rapport avec l’invisible et l’animisme.
Sauf que chasseur, Ginko ne l’est que rarement. Son rôle, plastique, oscille entre celui de médecin, de confident, d’explorateur, de scientifique, d’ami ou de médiateur. Souvent dans Mushishi, c’est en se coupant de la nature que l’homme signe sa perte, et c’est en s’interrogeant sur sa place dans le monde qu’il parvient à – parfois – se racheter.