Avril 2017

Eh bien, après le mois de Lovecraft, on dirait bien que voici venir en quelque sorte le mois de Mathieu Rivero — ce qui est nettement moins horrifique, reconnaissons-le.

Nous publions en effet deux courts romans de ce jeune auteur, à qui nous devions déjà Or et nuit et Chimères captives. Et c’est d’ailleurs la suite de ce dernier qui sort ce mois sous le label Naos, à savoir Songe suspendu, deuxième volume de la trilogie de fantasy urbaine des Arpenteurs de rêve. Un deuxième tome qui approfondit l’univers très original des Arpenteurs du rêve ; les personnages gagnent en maturité, comme leurs problématiques, la magie prend corps et les frontières se brouillent. Toujours rythmé par de multiples points de vue et des chapitres courts, on y retrouve également ce qui faisait la poésie du premier opus : une plume épurée, un style particulièrement apte à créer des scènes très visuelles.

L’autre nouveauté de Mathieu Rivero est une belle surprise, un objet-livre particulièrement original et marquant. Tout au milieu du monde a été conçu en collaboration par Julien Bétan et Mathieu Rivero avec notre graphiste, Melchior Ascaride. Le trio d’auteurs a conçu ce livre pour raconter une histoire atypique, au parti-pris graphique fort : entièrement en bichromie noir / rouge, c’est véritablement un roman graphique. Non content d’illustrer le propos, l’image souhaite aussi donner vie à cet univers, à la manière d’un narrateur « parallèle », ou comme la musique d’une chanson participe à poésie des mots. Intégrées au texte, les images  renforcent la narration. Avec sa préhistoire sous acides, Tout au milieu du monde rend, entre autres, hommage aux travaux d’H.P. Lovecraft, mettant en scène des individus face à une cosmogonie démesurée et mystérieuse. (Les commandes seront accompagnées d’un marque-page exclusif)

Pour revenir à l’univers de Lovecraft, n’oublions pas la sortie du Cthulhu ! de Patrick Marcel, récemment invité de France Culture pour l’émission « Mauvais genres ». L’auteur s’amuse à tisser ensemble tous les fils des mythes lovecraftiens, des théories du complot et de la littérature fantastique. Faussement sérieux, il brasse  tout cet imaginaire comme s’il s’agissait d’événements réels et retrace à l’aide de quantité d’éléments une sorte de réalité différente — lovecraftienne !

Et on dirait que nous y prenons goût : après Christine Luce et Julien Heylbroeck, c’est au tour de Nathalie Dau de voir son prochain livre faire l’objet d’une souscription pour un « tirage de tête » ultra limité (30 exemplaires seulement) sous couverture alternative de Melchior Ascaride. Les commandes sont déjà lancées, pour ce recueil de 9 nouvelles et 1 novella situées dans l’univers du Livre de l’Énigme. L’édition « normale » sortira en fin d’année, en poche Hélios.

Enfin, en termes de livres numériques nous continuons l’avalanche, avec les rééditions de deux Roland C. Wagner, de la Kallocaïne de Karin Boye, de deux Dominique Douay, de deux Ayerdhal et du Sentiment du fer de Jean-Philippe Jaworski… Lecture sur liseuse ou sur tablette, il s’agit d’un autre confort et d’une autre pratique de la lecture, auxquels nous sommes également attachés.