« Il faut vraiment que tu le lises » – « Source des tempêtes », un roman pour les Moutons électriques

vraiblogDAU

Nous vous livrons régulièrement des « mots de l’éditeur » sur nos nouveautés, juste un petit texte à chaque fois afin de vous expliquer, de manière très personnelle, comme en confidence, l’origine d’un livre…

DEPUIS DOUZE ANS QUE LES MOUTONS EXISTENT, nous n’avons retenu que 4 ouvrages reçus en manuscrit par la Poste — sachant que nous en recevons plusieurs par semaine, ça ne fait pas un grand pourcentage, c’est sûr. Pourtant, nous continuons à scruter, lire et étudier tout ce que nous recevons, soyez-en certains, et d’ailleurs deux autres manuscrits sont actuellement en cours d’acceptation… Mais alors, tous nos autres livres, tous ces romans en particulier, comment les avons-nous choisis ? Eh bien, par réseau, comme tous les milieux professionnels c’est le réseau qui est la première source de relations, de travail, d’opportunités. Ainsi par exemple, Cédric Ferrand nous fut conseillé par un blogueur suisse et par Laurent Kloetzer ; Stefan Platteau nous a été envoyé par Ayerdhal ; Estelle Faye nous fut transmise par Xavier Mauméjean, tout comme François Larzem (que nous publions l’an prochain) ; Timothée Rey nous a été présenté par Ugo Bellagamba et Jean-Jacques Régnier ; Dur silence de la neige de Christian Léourier nous fut confié par Xavier Dollo… La vie d’un éditeur est faite en grande partie de ces échanges, de ces conseils, de ces coups de cœurs et de ces rencontres.

Oserai-je l’avouer ? Je connaissais à peine Nathalie Dau et je ne l’avais jamais lue, lorsqu’un jour un ami alors éditeur, David Camus, me téléphona pour m’expliquer qu’il ne pouvait pas prendre un manuscrit pour sa grosse maison parisienne mais que franchement, c’était pour moi, il fallait vraiment que je le lise. Eh bien OK, dis-leur de me l’envoyer : et à la réception du roman qui ne se nommait pas encore Source des tempêtes je fus immédiatement saisi, bon sang mais oui, David Camus avait raison, ce roman était absolument pour les Moutons électriques, je le lisais avec une admiration et un enthousiasme comparables à ce que j’avais déjà ressenti pour le Manesh de Stefan Platteau, cette jubilation d’éditeur à l’idée de « Ooooh que c’est beau et c’est moi qui vais le publier ! ». La beauté du style (puisque j’y suis très sensible), le souffle mythique, tout cela ferait assurément un Voltaïque de haute volée. Je fis restructurer le roman à son autrice, treize chapitres furent ajoutés au texte soumis à l’origine, une novella fut retranchée, et quelques mois plus tard il était là : Source des tempêtes.

http://www.moutons-electriques.fr/livre-378

André-François Ruaud