Notre collection de science-fiction, la « Bibliothèque des Vertiges », ne cesse de s’agrandir. Après L’Œil du héron d’Ursula Le Guin, trois nouveaux titres s’ajoutent déjà à ce beau catalogue de nos futurs.
Avec Au clair de la terre de Christine Renard, c’est à une superbe redécouverte que nous vous convions : celle d’une grande plume féminine de la SF française, avec un manuscrit perdu depuis 1979; enfin retrouvé. Christine Renard offre une très belle vision du récit d’invasion extraterrestre, qui apporte un œil nouveau au sujet, loin de l’approche catastrophiste et belliqueuse habituelle. Ce roman à la fois lumineux et angoissant allie avec brio le malaise du fantastique avec l’éblouissement de la science-fiction.
Une autre redécouverte nécessaire, c’est celle de Jacques Boireau, autre secret trop bien gardé de la SF française. Chroniques sarrasines, c’est une uchronie originale et inédite, celle de la confrontation entre une société industrielle et polluée (nord de la France) et une société mixte et écologiste (sud de la France). Cette utopie, non dénuée de tensions (racisme, occupation etc.), qui pose les questions très contemporaines de l’importance écologique et de la mixité sociale, se trouve réunie pour la première fois en intégrale (avec de nombreux inédits).
Enfin, redécouverte toujours avec Elizabeth A. Lynn et Une autre lumière. Lynn est l’une des premières autrices à avoir intégré des personnages LGBT, et ce dès 1978, dans la SF américaine. Dans ce space opera antimilitariste et humaniste, l’espace est un lieu de rencontre et non de conflit… Une belle réflexion sur le choix, la fin de vie et les destins inachevés.
Côté fantasy, saluons le retour en fanfare du Roi d’août de Michel Pagel, qui vient d’en discuter sur France Culture (émission « Mauvais genres »). Il est plus que temps de découvrir cette grande fantasy historique, un texte majeur qui marqua le genre en France. Un pavé captivant, sur la destinée exceptionnelle du roi Philippe Auguste.