Juin 2024

Vingt ans, c’est plutôt joli comme chiffre, lorsqu’il s’agit de l’âge d’une petite maison d’édition. Vingt ans, c’est donc l’étape que nous fêtons ce mois-ci : vingt années de création, de passion, d’indépendance et de livres, tant de livres !

Nous nous étions demandé comment marquer cet anniversaire de manière un peu marquante, et notre réponse fut Solarpunk, premier recueil français consacré à ce nouveau sous-genre qui essaye de porter au sein de la SF des préoccupations écologiques, un brin d’espoir et des questions sociétales. Pour cela, nous avons commandé des nouvelles à 11 auteurs et y avons ajouté quelques rééditions judicieusement choisies. Le tout représente 416 pages d’utopies, de paix et de spéculations, pour filer vers des espérances d’avenir.

Anniversaire aussi, avec le début de la réédition d’un cycle de fantasy qui nous tient à cœur : les Récits du Demi-loup de Chloé Chevalier, sous de nouvelles couvertures harmonisées. Un excellent exemple de ce que nous aimons créer, comme fictions, et que nous tenons fidèlement disponible.

Un événement encore : L’Homme chimérique de Christine Luce & Serge Lehman. Mais qu’est-ce donc ? Inventée dans les pages de La Brigade chimérique au sein d’écrivains réels, George Spad était censée être l’autrice du roman imaginaire L’Homme chimérique : Christine Luce l’a donc écrit, en une forme de « produit dérivé » de la fameuse série de BD, avec la bénédiction de Serge Lehman qui y ajoute une longue préface inédite. Cette étourdissante mise en abyme de l’autrice fictive George Spad et de l’autrice réelle Renée Dunan est aussi et surtout une jubilatoire mise en scène de l’imaginaire « merveilleux scientifique », la SF française d’antan, à grand renfort de savants fous et de créatures étranges, dans une esthétique rétrofuturiste.

Enfin, voici venir le superbe Dragons ! de Mélanie Fievet. Notre collection la « Bibliothèque des miroirs » prend son indépendance en devenant un label autonome : « Miroirs! » Et Dragons ! est le premier ouvrage de ce renouveau, avec un beau sujet abordé selon tous les angles (littérature, mythes et légendes, manga, jeu vidéo, cinéma et série…) et avec une iconographie remarquable. Une réflexion passionnante et érudite du thème pour un vrai beau livre, grand et cartonné !

Mai 2024

Science-fiction et fantasy s’équilibrent désormais plutôt bien à notre catalogue, et ce n’est pas ce joli mois de mai qui ira nous contredire.

Fasciné par les légendes anciennes, Alex Nikolavitch s’est lancé dans un travail de refondation de la Matière de Bretagne (les légendes arthuriennes), à travers une série de romans indépendants, situés à différentes époques du mythe ; après le roi Uther Pendragon dans Trois coracles cinglaient vers le couchant et le chevalier Lancelot dans L’ancelot avançait en armes, voici le destin de Perceval et un aperçu de la quête du Graal. dans Le Garçon avait grandi en un gast pays. À l’instar des deux précédents, une plongée intimiste dans le personnage, à mi-chemin entre mythe et histoire. Loin de trahir les œuvres originales, Alex Nikolavitch leur rend un vibrant hommage tout en réinventant les personnages, qu’il présente sous un jour nouveau et complexe, soucieux de plonger dans leur psyché et de s’intéresser à leurs émotions, doutes et ambitions. À noter qu’avec la sortie de ce troisième et dernier volet du cycle, nous rééditions les deux autres sous couvertures harmonisées.

Autre fantasy mais radicalement différente, avec L’Épouse de bois de Terri Windling. Un incontournable du réalisme magique et de la fantasy contemporaine, encensé par Jo Walton comme par l’éco-féministe Robin Murray, le terme de « roman culte » trouve tout son sens avec l’unique roman à ce jour de Terri Windling, constamment réédité aux États-Unis et en Grande Bretagne, qui fait ici l’objet de sa quatrième édition en France. Une plongée originale dans l’imaginaire du désert d’Arizona, avec fées-cactus et fées-lapins, à laquelle nous ajoutons une préface inédite de Delia Sherman.

Science-fiction ensuite, avec Les Étoiles solitaires de Roland C. Wagner : douze ans après la disparition de l’auteur, un court roman complètement inédit retrouvé dans ses archives. Le bonheur d’un beau space opera rebelle et idéaliste, par un écrivain généreux qui nous semble occuper une place majeure au sein du paysage de la science-fiction. Au roman, nous avons ajouté une petite sélection de ses meilleures nouvelles.

Et Roland C. Wagner toujours, le mois était obligé où prtoposer une version alternative, complètement différente de la version définitive, de son roman Les Derniers jours de mai. Également issu de ses archives, qu’explore lentement le fanzine Yellow Submarine, cet inédit ne fera l’objet que d’une belle édition bibliophilique, dans le cadre de notre 20e anniversaire : tirage limité !

Avril 2024

Notre collection « La Bibliothèque Dessinée » ne cesse de se renouveler. Voici venir ce mois-ci, deux nouveaux romans graphiques qui viennent rejoindre notre catalogue. Ces deux œuvres mêlent avec justesse texte et image, les alliant en une seule et unique voix.
Amateurs de fantastique ? Suivez les pas de Mary Shelley contre Frankenstein dans une ambiance angoissante et oppressante. nPour les fans de weird western, lancez-vous dans une chevauchée auprès de Lee Winters, shérif de l’étrange.

Lee Winter, shérif de l’étrangede Lon T. Williams, est illustré par Lasth : pour Lee Winters, shérif d’une bourgade perdue de l’Ouest profond, s’il n’y avait que des malandrins à appréhender tout serait tellement simple… Mais le Far West recèle bien d’autres mystères, autrement plus terrifiants et que le seul maniement du colt ne saurait résoudre. Alors qu’il rentre d’un duel contre un criminel, Lee Winters croise la route d’une mystérieuse femme. Si elle ne semble pas tout à fait appartenir au monde des vivants, ce qu’elle fuit s’avère bien pire. Que peut un six-coups contre les hordes de l’Enfer ?

Mary Shelley contre Frankensteinde Christine Luce, est illustré par Valentina Principe. Lorsqu’elle entama la rédaction de Frankenstein, ou le Prométhée moderne, Mary Shelley n’imaginait pas que, parmi les contes d’horreur racontés par Shelley, Byron, Polidori et elle au bord du lac Léman, celui qui l’inspirait était véridique. Quand elle l’apprend, sans pouvoir révéler au monde la réalité de la menace, Mary se résout à lutter seule pour préserver les siens des perversités du scientifique et de sa créature. Sa détermination de femme libre et ses connaissances lui donneront toutes les audaces face aux cruautés du monstre.

Une autre collection qui ne cesse de s’agrandir, c’est notre « Bibliothèque des Vertiges ». Juste après L’Œil du héron d’Ursula Le Guin et Chroniques sarrasines de Jacques Boireau, deux nouveaux titres de science-fiction viennent de sortir. Avec Au clair de la terre de Christine Renard, c’est à une superbe redécouverte que nous vous convions : celle d’une grande plume féminine de la SF française, avec un manuscrit perdu depuis 1979, enfin retrouvé. Christine Renard offre une très belle vision du récit d’invasion extraterrestre, qui apporte un œil nouveau au sujet, loin de l’approche catastrophiste et belliqueuse habituelle. Ce roman à la fois lumineux et angoissant allie avec brio le malaise du fantastique avec l’éblouissement de la science-fiction.

Et une autre redécouverte lumineuse et nécessaire : celle d’Elizabeth A. Lynn, avec son roman Une autre lumière. Lynn est l’une des premières autrices à avoir intégré des personnages LGBT dans la SF américaine, et ce dès 1978 ! Dans ce space opera antimilitariste et humaniste, l’espace est un lieu de rencontre et non de conflit… Une belle réflexion sur le choix, la fin de vie et les destins inachevés.

Mars 2024

Notre collection de science-fiction, la « Bibliothèque des Vertiges », ne cesse de s’agrandir. Après L’Œil du héron d’Ursula Le Guin, trois nouveaux titres s’ajoutent déjà à ce beau catalogue de nos futurs.

Avec Au clair de la terre de Christine Renard, c’est à une superbe redécouverte que nous vous convions : celle d’une grande plume féminine de la SF française, avec un manuscrit perdu depuis 1979; enfin retrouvé. Christine Renard offre une très belle vision du récit d’invasion extraterrestre, qui apporte un œil nouveau au sujet, loin de l’approche catastrophiste et belliqueuse habituelle. Ce roman à la fois lumineux et angoissant allie avec brio le malaise du fantastique avec l’éblouissement de la science-fiction.

Une autre redécouverte nécessaire, c’est celle de Jacques Boireau, autre secret trop bien gardé de la SF française. Chroniques sarrasines, c’est une uchronie originale et inédite, celle de la confrontation entre une société industrielle et polluée (nord de la France) et une société mixte et écologiste (sud de la France). Cette utopie, non dénuée de tensions (racisme, occupation etc.), qui pose les questions très contemporaines de l’importance écologique et de la mixité sociale, se trouve réunie pour la première fois en intégrale (avec de nombreux inédits).

Enfin, redécouverte toujours avec Elizabeth A. Lynn et Une autre lumière. Lynn est l’une des premières autrices à avoir intégré des personnages LGBT, et ce dès 1978, dans la SF américaine. Dans ce space opera antimilitariste et humaniste, l’espace est un lieu de rencontre et non de conflit… Une belle réflexion sur le choix, la fin de vie et les destins inachevés.

Côté fantasy, saluons le retour en fanfare du Roi d’août de Michel Pagel, qui vient d’en discuter sur France Culture (émission « Mauvais genres »). Il est plus que temps de découvrir cette grande fantasy historique, un texte majeur qui marqua le genre en France. Un pavé captivant, sur la destinée exceptionnelle du roi Philippe Auguste.