Avril 2022

Un mois d’avril fort voyageur, puisqu’il va de la Normandie d’Arsène Lupin au Nigéria d’Abubakar Adam Ibrahim, en passant par le Vietnam d’Élodie Denis et la planète inquiète de Christian Léourier…

Il s’agit d’une réédition peu ordinaire, et même d’une réinvention : Arsène Lupin ! une vie est l’un de nos « long sellers », depuis les tous débuts des Moutons électriques, et en cette année 18 de notre maison d’édition nous avons décidé d’imaginer à neuf cette biographie du fameux gentleman-cambrioleur (et ce alors que la troisième saison de la série Netflix s’annonce aussi). Notre Lupin revient en Bibliothèque des Miroirs, grand format carré tout en couleur, avec une iconographie entièrement renouvelée et souvent rare, et un texte revu et actualisé, avec des éléments également rares ou exclusifs. C’est une fête : un beau-livre exceptionnel !

Deux nouveautés remarquables sous notre label Courant alternatif. Les Arbres qui murmurent est la traduction d’une œuvre d’Abubakar Adam Ibrahim, écrivain, et journaliste pour le Daily Trust, à Abuja, récipiendaire de nombreux prix et nominations, dont le prestigieux Nigerian Prize for Literature. Écrivain critique, ce journaliste engagé s’est vu récompenser par le Michael Elliott Award for Excellence in African Storytelling, notamment pour son travail auprès de femmes touchées par la crise de Boko Haram. Un portrait en douze tableaux d’une société nigériane dont il entremêle réalité et imaginaire, pour mieux parler du présent, de ses limites, et de ses contradictions.

Agentique, le premier roman d’Élodie Denis, pointe l’impasse de la guerre et le drame de l’écocide causé par l’utilisation de l’agent orange, durant la guerre du Vietnam, un herbicide destiné à détruire la jungle pour en débusquer les combattants vietnamiens dissimulés. Entre Lost in Translation et L’Échelle de Jacob, nous suivons Chayton, un vétéran de l’armée américaine amnésique et cabossé, qui tentera, accompagné de sa jeune guide touristique rêveuse, de recoller les morceaux de sa mémoire.

Enfin pour cet avril en voyage, la réédition sous nouvelle couverture d’un de nos poches s’étant le plus vite vendu : La Planète inquiète de Christian Léourier, un grand planet opera brutal et captivant.

Mars 2022

Mauvais garçons et justiciers hardis se croisent dans notre programme de ce mois : surineur, médecin de la peste, tueur archétypal et catcheur masqué, ça bouge !

Mauvaise donne est la première incursion de maître Jaworski en terre de Ciudalia : c’est dans ce court roman qu’il créa cette crapule de Benvenuto. Un texte fondateur, cette fois réinventé par le talent graphique d’une bédéaste renommée, Laureline Mattiussi. Et tant qu’à faire, nous réinventons aussi notre collection, la « Bibliothèque dessinée », en la passant en grand format cartonné, avec dos rond et encre gonflante sur la couverture. Rien n’est trop beau pour Benvenuto !

Pour sa part, Lazaret 44 de Julien Heylbroeck nous projette dans l’univers déliquescent de Karkasstad, la ville érigée dans la carcasse putréfiée d’un extraterrestre géant. Au centre de cette métropole moribonde, entre les fumerolles méphitiques et les grondements prolétaires, Knaagdier, à la fois détective et médecin de la peste, enquête sur une étrange maladie qui ronge la chair des habitants de cette cité-tombeau. Révolution et planet opera !

Du même auteur, en poche Hélios nous reprenons deux romans n’ayant jamais été exploités en librairie : El Hiro del Hierofante, justicier masqué presque malgré lui, lutte contre le crime et les créatures mythologiques qui surgissent dans les nuits mexicaines. Une fantasy urbaine vraiment originale, qui rend dans un vibrant hommage au cinéma bis et aux icônes populaires.

Enfin, nous travaillons toujours sur le grand auteur Roland C. Wagner, qui nous a quitté il y a bientôt 10 ans. Avec Les Derniers jours de mai nous retrouvons un jalon crucial de son œuvre, prologue du cycle des « Futurs Mystères de Paris ». Un roman fascinant et fort, auquel notre travail sur les archives de l’auteur nous a permis d’ajouter plusieurs chapitres inédits. En parlant d’archives, le n°141 du fanzine Yellow Submarine se penche sur les archives inédites de Roland C. Wagner, avec la publication de tout le matériau survivant d’un cycle de jeunesse, Hellstadt. Un travail patrimonial inédit sur un grand auteur de SF. La souscription est lancée ! Et en librairie, demandez la plaquette Fragments du Livre de la mer, spécialement offerte pour l’achat de deux titres de Wagner.

Février 2022

Crise du papier, crise de l’encre, crise du carton, crise des transporteurs, pandémie toujours en cours… Plus qu’une solution radicale : lire, lire beaucoup !

Par exemple un très beau livre, il n’y a rien de meilleur pour le moral : Le Prisonnier de la planète Mars de Gustave Le Rouge. Ce chef-d’œuvre de l’imaginaire martien vient de paraître dans une édition de luxe regroupant les deux pans de ce merveilleux diptyque rouge, dans leurs versions intégrales et revues à l’époque par l’auteur, le tout agrémenté de nombreuses gravures d’origine. Sous couverture rigide, dos semi-toilé marqué à chaud, vernis et tout en impression rouge, nous remettons cette pierre angulaire de la science-fiction dans l’écrin qu’elle mérite, une réédition de prestige que même Télérama salue  !

Salué aussi, et ô combien par beaucoup de libraires, voici venir un nouveau roman d’Alex Nikolavitch s’inscrivant dans la veine arthurienne : L’ancelot avançait en armes. Le destin poignant dans la Grande-Bretagne du roi Arthur, sur les ruines de l’Empire romain. Consultez l’onglet « revue de presse » de la fiche de cet ouvrage et vous verrez combien c’est un texte de toute beauté.

Salué encore : le premier roman de Jeanne Mariem Corrèze, Le Chant des cavalièresest parvenu à rencontrer un large public en dépit du contexte pandémique, nous lui avons donné deux tirages et le voici qui ressort en format poche sous le label Hélios. Arthurienne aussi à sa manière, féministe surtout, une grande fantasy lyrique et captivante, la belle révélation d’une nouvelle voix.

Et puis maître Jean-Philippe Jaworski, l’auteur best-seller de la fantasy française, nous revient avec Les Miscellanées, un gros recueil de textes rares sous présentation luxueuse (cartonnée, gardes couleurs). Pour le plaisir des connaisseurs, cinq nouvelles non réunies jusqu’à présent  ; une pièce de théâtre inédite  ; six articles  ; et deux entretiens exclusifs. À mettre dans votre bibliothèque à côté de l’édition du Sentiment du fer dans la même présentation.

Janvier 2022

En ce mois de janvier, les Moutons électriques ont à cœur de rendre hommage à un courant particulier et fondateur de la science-fiction, courant que Boris Vian appela jadis la « savanture ». Cette rétrofiction toute francophone, à la fois littéraire et populaire, mêlait adroitement un émerveillement pour la science, annonciatrice de futurs radieux, et un amour pour la grande aventure.

Voici donc Le Prisonnier de la planète Mars de Gustave Le Rouge, chef-d’œuvre de l’imaginaire martien, dans une édition de luxe regroupant les deux pans de ce merveilleux diptyque rouge, dans leurs versions intégrales et revues (à l’époque, certes) par l’auteur, le tout agrémenté de nombreuses gravures d’époque. Sous couverture rigide, dos semi-toilé marqué à chaud, vernis et tout en impression rouge, nous remettons cette pierre angulaire de la science-fiction dans un écrin qu’elle mérite.

La Cité des ténèbres de Léon Groc (en poche Hélios) lui emboîte le pas, sorte de roman-somme de la savanture dans lequel une expédition souterraine découvrira, sous la Méditerranée, de bien curieuses grottes. Géologie impossible, dinosaures, lacs géants et civilisations perdues, rien n’est oublié pour vous faire connaître le frisson de l’aventure. À noter qu’il s’agit quand même du 200e numéro de la collection, et qu’il inaugure une refonte complète de la maquette !

Enfin, le dernier, et non le moindre, de notre trio de parutions savanturières : L’Équilibre des paradoxes de Michel Pagel. Indisponible depuis trop longtemps, ce roman – pour certains, le meilleur de l’auteur –, rejaillit enfin des abîmes du temps ; un rebondissement de circonstance pour ce récit de voyage et de paradoxes temporels. Comme les Français le font parfois dans un accès de frénésie créatrice, Michel Pagel réunit dans la France de la Belle Époque des extraterrestres, des cyborgs, des Huns, des doubles, au milieu d’un chaos temporel et spatial qui prend la forme d’une enquête. Nous sommes à la fois fiers et heureux de republier ce roman pour lequel, s’il fallait un ultime argument pour vous convaincre, Michel Pagel a reçu le prix Rosny aîné et le prix Julia Verlanger, excusez du peu.

Et puis c’est l’occasion, forcément, de remettre en avant le beau-livre Merveilleux scientifique d’un grand spécialiste de la savanture, le collectionneur Jean-Luc Boutel, Le plein de belles images, rares et sélectionnées avec amour, pour un prix modique.