Lectures réconfort 9

Nous avons proposé à nos auteurs et collaborateurs de rédiger, s’ils le veulent, un court texte donnant un conseil de lecture genre « comfort books » pour le confinement, que l’on distillera au fil des jours…
Au tour de Michel Pagel.

Il y a une quinzaine d’années, j’ai perdu coup sur coup mes deux chats auxquels j’étais très attaché et, cela arrivant par-dessus d’autres soucis divers, j’ai fait une grosse dépression qui m’a duré un ou deux mois. Pendant ces longues semaines, la seule chose qui m’empêchait de sombrer vraiment, et accessoirement la seule activité que j’arrivais à pratiquer, ç’a été la lecture/relecture des comics Marvel des années 60/70. Je les lisais en anglais, bien sûr, mais ce n’en étaient pas moins ceux que j’avais dévorés en français lors de mon adolescence dans des magazines tels que Strange ou Titans : Daredevil, Spider-Man, Iron Man, les X-Men, les Fantastic Four… Bien entendu, tout le monde n’a pas le même fonctionnement que moi et n’a pas lu les mêmes choses au même âge, mais, si jamais vous lisiez Strange quand vous aviez quinze ans, vous pouvez toujours essayer de ressortir votre collection des cartons. Si vous ne les avez plus, ça se télécharge assez facilement.

Lectures réconfort 8

Nous avons proposé à nos auteurs et collaborateurs de rédiger, s’ils le veulent, un court texte donnant un conseil de lecture genre « comfort books » pour le confinement, que l’on distillera au fil des jours…
Au tour de Nicolas Le Breton.

Mon livre-doudou en ce moment de confinement ? L’Île Mystérieuse, de Jules Verne. Quoi de mieux en effet que les évocations des vastes horizons quand on ne peut s’évader de chez soi ? Et puis, retrouver un temps où tout n’était pas encore découvert, où tout n’était pas encore pollué et souillé… Un temps où la compagnie des hommes est univoque aussi, où l’on n’est que bravoure, endurance et esprit d’entraide. Cela n’a pas bien vieilli du tout par certains côtés (le bon serviteur africain qui pleure son maître et ne peut imaginer vivre sans lui…), évidemment. Mais ces aspects mis à part, c’est une plongée dans un monde qui semblait, alors, plus vaste, et où les lumières de la science et de la raison semblaient des fanaux que rien n’empêcherait de triompher…

Lectures réconfort 7

Nous avons proposé à nos auteurs et collaborateurs de rédiger, s’ils le veulent, un court texte donnant un conseil de lecture genre « comfort books » pour le confinement, que l’on distillera au fil des jours…
Au tour du graphiste Sébastien Hayez.

Histoire du Graphisme avant la modernité en trois temps et cinq mouvements (Premier temps. Avant l’écriture. Premier Mouvement. Muthôs) Thierry Chancogne
Franciscopolis éditions ISBN : 379-10-97348-00-7

Tracer les contours d’une histoire du graphisme avant la modernité, c’est-à-dire avant l’impression, c’est s’aventurer dans l’aspect le plus humain du graphisme : l’art de tracer des signes faisant sens. De cet acte magique, d’un doigt dans le sable, capable de désigner le cosmos entier, jusqu’à l’apparition de l’écriture, Thierry Chancogne se présente en virtuose des liens inattendus entre des pratiques que tout éloigne, redonne sens à un mot usé jusqu’à la corde par une étymologie savoureuse et tisse la trame d’une histoire de pratique spirituelle.
Graphiquement, le livre peut heurter par sa radicalité mais la lecture n’est pas handicapante et l’objet final trouve une véritable identité, liant fond et forme grâce à une iconographie vivante. Une lecture recommandée pour l’amateur inculte, l’anthropologue curieux ou le lecteur aimant être surpris.

Lectures réconfort 6

Nous avons proposé à nos auteurs et collaborateurs de rédiger, s’ils le veulent, un court texte donnant un conseil de lecture genre « comfort books » pour le confinement, que l’on distillera au fil des jours…
Au tour d’André-François Ruaud.

Je pratique beaucoup la relecture et il y a un certain nombre d’auteurs et d œuvres que je considère comme des sortes de « pantoufles », des endroits réconfortants auxquels j’aime revenir régulièrement. De tous ceux-là, la série policière américaine des Nero Wolfe, l’homme aux orchidées, par Rex Stout, est certainement celle à laquelle je suis le plus attaché, depuis l’enfance : mon grand-père en achetait les traductions à parution, chez Fayard. J’ai d’ailleurs consacré un volume de la « Bibliothèque rouge » à ce personnage hors norme, qui pratiquait le confinement de sa propre volonté. Ne sortant absolument jamais de son hôtel particulier new-yorkais, Nero Wolfe, détective privé génial et d’origine monténégrine, partage son temps entre la cuisine de son chef suisse, Fritz, sa prodigieuse collection d’orchidées, sur le toit, et les enquêtes que le pousse à mener son fidèle assistant, Archie Goodwin, afin d’entretenir le compte en banque.