Mars 2016

Un mois de mars où nombreux sont, pour le troupeau électrique, les événements de toutes sortes…

Un premier événement, c’est le retour de Michel Pagel : cet excellent écrivain s’est fait très discret depuis quelques années, après une carrière pourtant aussi belle que prolifique, et c’est avec bonheur que nous publions Le Club. La puissance de ce roman, c’est qu’il joue sur nos peurs, sur nos doutes d’adultes en nous confrontant à notre imaginaire d’enfants. Le vertige central de son récit, c’est cette existence d’un groupe de personnes qui appartiennent à la fiction : comment peuvent-ils être réels, qui cherche à les éliminer, et pourquoi?

Auteur majeur des littératures de l’imaginaire, Michel Pagel tissa notamment au fil des ans un cycle fantastique d’une ampleur inédite : La Comédie inhumaine. Revenant sur cette œuvre, indisponible depuis 11 ans, l’auteur a souhaité en livrer une version révisée et définitive, à laquelle il a ajouté une longue préface et un épilogue inédit. Cette fois la boucle est bouclée, et c’est sous la forme d’une édition de prestige, luxueuse et en tirage limité, que nous avons décidé de la livrer : une souscription plus tard, voici donc enfin ces huit beaux volumes d’un coup — ça c’est de l’événement !

Source des tempêtes de Nathalie Dau, c’est un roman auquel nous croyons énormément. Pour nous, il s’agit d’un premier tome d’un cycle majeur du merveilleux francophone, du niveau d’un Jaworski ou d’un Platteau à tout le moins. À travers une langue ample, charnue, travaillée, Nathalie Dau créé une fantasy mature, un univers puissamment féerique et épique, pour y faire vivre des personnages criants de vérité, dans leurs faiblesses et leurs forces, leurs lâchetés et leurs courages, leurs haines et leurs amours. En suivant le périple de Cerdric et Ceredawn, du chevalier et de son petit frère faë, nous avons ressenti cette émotion, si rare, d’avoir sous les yeux un véritable grand récit magique, de ceux qui vous happent et ne vous relâchent qu’une fois la dernière page atteinte.

Enfin, le quatrième événement du mois, c’est le retour d’un grand mythe : le Roi des Détectives est de retour ! Mais oui, Harry Dickson, l’enquêteur de l’étrange rendu légendaire par Jean Ray, double occulte de Sherlock Holmes qui vécut 178 aventures de 1929 à 1938, trouve soudain un nouveau souffle ! Sous la plume fantasque et inspirée de Robert Darvel, ce Londres fantastique retrouve tout son panache. Cinq nouvelles sont au sommaire de ce premier recueil (dont une inédite, plus une postface), dans la collection de poche Hélios Noir, et un deuxième sortira en octobre.

Février 2016

À peine le temps de se retourner et hop! déjà le deuxième mois de cette année neuve. C’est fou.

L’accueil qui a été fait au premier volume de Zigomar a été rien moins qu’enthousiaste, tant cet incroyable roman-feuilleton est captivant, dynamique, jubilatoire. Eh bien, voici par conséquent tout de suite le deuxième volume de ce « bon roman populaire qui se croque avec gourmandise ». Z’à la vie, z’à la mort !

Dans la collection de poche que nous partageons avec deux autres amis éditeurs, « Hélios », nous vous proposons de découvrir ou de redécouvrir l’un des chefs-d’œuvre d’un immense écrivain de SF, Roland C. Wagner. Publiée à l’origine sous la forme d’une trilogie, Poupée aux yeux morts ressort ici dans sa version intégrale, dans le texte définitif révisé par l’auteur en 2008. Récompensée d’un prix Ronsy aîné en 1989, une très grande science-fiction, première œuvre majeure d’une plume incontournable des littératures de l’imaginaire. Un « must ».

La vie d’une maison d’édition, ce sont également des réimpressions à gérer : ainsi venons-nous de procéder à un deuxième tirage du recueil de Jean-Philippe Jaworski en « Hélios », Le Sentiment du fer, qui s’est déjà vendu à plus de 6000 exemplaires ! Et en attendant un deuxième volume en approche (parution mai), nous avons aussi réédité le superbe Manesh de Stefan Platteau, arborant fièrement la mention de son prix Imaginales 2015.

Une comédie sur Oscar Wilde, aux Moutons électriques ? Eh oui, vous connaissez notre attachement à la période victorienne, que nous avons souvent traitée à travers des mythes tels que Dracula et Sherlock Holmes. Depuis plusieurs années nous avions envie d’enfin proposer une traduction de L’Œillet vert de Robert S. Hichens, sulfureux et hilarant roman à clef datant de 1894, qui même en langue anglaise a seulement été réédité en 2009. Un plaisir !

Janvier 2016

Permettez que nous vous présentions tous nos vœux pour cette nouvelle année. Nous pouvons vous promettons au moins une chose : nous avons préparé un superbe programme de publication 2016, varié et plein de belles surprises.

L’une de ces surprises, c’est le premier livre publié par la traductrice bruxelloise Sara Doke, dont on avait lu des nouvelles çà et là et qui peaufinait depuis longtemps cette Techno faerie, uchronie magique d’une société industrielle à laquelle se seraient jointes les fées des légendes, de retour sur Terre. Un gros et beau livre, empli de fictions, de documents, de fiches couleur sur les 88 principales faes et de très nombreuses illustrations. Le retour des fées, dans un livre d’exception.

Au risque de galvauder le terme « exceptionnel », c’est aussi ce que nous pensons de Kallocaïne de Karin Boye, première traduction intégrale en langue française de ce chef-d’œuvre suédois de la dystopie. Datant de 1940, ce roman est remarquable de force, de logique et de subtilité, est considéré comme l’une des 4 grandes dystopies du XXe siècle, avec Nous autres (Zamiatine, 1920), Le Meilleur des mondes (Huxley, 1932) et 1984 (Orwell, 1949). Parce qu’il est devenu un classique du genre ce roman glaçant et prophétique, dont les arguments entrent en résonance avec certaines problématiques actuelles, méritait d’être remis en lumière.

À l’autre bout du spectre des littératures de l’imaginaire se situe Zigomar de Léon Sazie, précurseur de Fantômas et exemple s’il en est de l’art du roman populaire. Il était plus que temps de le redécouvrir. La jubilation est au rendez-vous, les rebondissements, les mystères, toute l’outrance et la frénésie du roman-feuilleton. Z’à la vie, z’à la mort !

Exceptionnel enfin, osons l’affirmer, que notre projet d’une édition définitive de La Comédie inhumaine de Michel Pagel. Jugez un peu : d’un seul coup d’un seul, huit volumes « hardcover » (reliés, toilés, sous jaquette), textes définitifs révisés par l’auteur, préface et nouvelle supplémentaire inédites… dans un tirage de luxe limité à 299 exemplaires !  Le but : faire de cette somme un sommet, l’édition ultime et définitive de ce chef-d’œuvre du fantastique français (parution programmée pour début mars). Pour cela, une souscription est lancée sur le site Ulule durant tout le mois de janvier, afin de nous permettre de financer un projet aussi beau, aussi fou… aussi terrifiant !

Décembre 2015

Décembre est là et Noël approche, temps plus que jamais en cette époque troublée de distribuer autour de vous de l’amour… et des beaux livres ! C’est en tout cas notre combat quotidien : publier de beaux ouvrages pour lutter contre la laideur qui monte. Car comme le rappelle Tahar Ben Jelloun : « La littérature ne change ni l’homme ni la société. Pour autant, l’absence de littérature rendrait l’homme encore plus infréquentable. »

Arme de séduction massive, le Panorama illustré de la fantasy & du merveilleux, constitue une référence ultime : pas moins de 2,8 kg de passion et d’érudition, de belles images et d’articles faisant le tour de l’imaginaire magique, épique et merveilleux. Comme le disait récemment une chroniqueuse : « on ne saurait assez souligner la qualité de l’iconographie réunie, de l’ordre du millier d’illustrations souvent méconnues ou oubliées, des plus anciennes aux plus contemporaines, d’un goût parfait, superbement mises en valeur par une mise en page de grande classe. » Que dire de plus? Eh bien, que cet ouvrage est déjà presque épuisé, tout est en librairie, n’attendez plus !

Habillé de couleurs automnales, L’Autre herbier est un roman de Nicolas Labarre illustré par Amandine Labarre. La sensibilité de la plume s’allie à la finesse du trait pour donner vie aux aventures de Valentine de l’autre côté, non pas du miroir, mais d’un jardin s’ouvrant sur un monde fascinant. L’objet est à la hauteur de son contenu : grand format, relié, dos toilé sous jaquette couleur, imprimé en sépia pour préserver la douceur et la richesse de la cinquantaine d’illustrations et la beauté d’un texte qui enchantera les petits comme les grands.

Sous son format réduit, Dévoreur, court roman de Stefan Platteau situé dans son univers des « Sentiers des Astres », cache quant à lui un véritable petit trésor. Conte venu du temps où ceux-ci n’étaient pas réservés aux enfants, il renoue de sa voix profonde avec la force évocatrice de la tradition orale et du mythe. Nous en avons fait un livre d’exception, un magnifique livre-cadeau pour les fêtes : presque carré, perforé, cartonné, garde illustrée et décorations de Melchior Ascaride courant dans toutes les pages, matérialisent la magie de cette fable puissante et dangereuse. (Aussi disponible en format numérique)

Enfin, comme chaque fin d’année, nous avons réédité l’incontournable monographie de Raphaël Colson & Gaël Régner, Hayao Miyazaki, cartographie d’un univers. Un ouvrage-somme, tout en couleur et richement illustré, qui propose un très beau décryptage thématique de l’œuvre de ce grand maître japonais du dessin animé, depuis ses débuts jusqu’à son dernier film en date.