Février 2013

Le premier titre que nous vous proposons en février devrait ravir les amateurs de curiosités. Qu’on en juge : un recueil de nouvelles pulps tardives (c’est-à-dire, du pulp datant des années 1950), mêlant allégrement western et fantastique ! Dignes de fleurons du « Weird West » tels que la célèbre série Les Mystères de l’Ouest, ces douze aventures de Lee Winters, shérif de l’étrange, publiées pour la première fois en français et jamais réunies en américain, convoquent les mythologies des deux mondes, pour le plus grand bonheur du lecteur. Le laconique Wayne Barrow, sollicité par Xavier Mauméjean, revient d’ailleurs dans la préface de ce recueil, sur l’influence non négligeable qu’ont eu les nouvelles de Lon T. Williams sur sa propre œuvre.

Des pulps aux comic books, il n’y a qu’un pas, comme le montre la carrière de Stan Lee, décortiquée par l’infatigable Jean-Marc Lainé, déjà auteur chez nous d’une monographie consacrée à Frank Miller et d’un essai sur les super-héros. Personnalité incontournable et controversée de l’univers super-héroïque, Stan Lee fascine autant qu’il irrite ; Jean-Marc-Lainé propose de dénouer l’écheveau et de s’interroger sur le rôle qu’il a réellement joué dans l’histoire de Marvel comme dans celle des comic books en général. Et il s’agit (déjà) du dixième volume de notre collection Miroir-BD.

Rappelons aussi que le recueil d’ « histoires de guerre écrites à la guerre » (celle de 14-18) par Léon Groc est désormais disponible à la vente. Un recueil préparé par l’auteur mais jamais paru, en tirage de luxe limité, complété par une préface inédite, une introduction historique et une interview de la fille cadette de l’auteur, Monique G. Chateau.

Autre tirage spécial et limité, en souscription cette fois, le Théâtre de Flaubert. Il est assez surprenant que l’œuvre d’un écrivain aussi célèbre et célébré que Flaubert présente encore des pans non réédités, mais c’est pourtant le cas de ces trois pièces de théâtre, dont la pièce de résistance est « Le château des cœurs », une féerie ample et réjouissante, rarement mise en scène et pourtant si attrayante, comme une pièce manquante de l’histoire des littératures du merveilleux en France. Nous avons donc décidé de rééditer ce recueil, pesant plus de 550 pages, avec préface et notes. Ce sera notre vingtième tirage limité hardcover — comme le temps passe !

Léon Groc inédit

Ce n’est pas toujours facile : entre les erreurs de calage, les exigences (absurdes) de l’imprimeur anglais, l’arrêt des fêtes et le retard dû à la neige, nous aurons eu un mal de chien à obtenir que ce tirage limité sorte enfin comme il fallait — mais ça y est, les stocks viennent à l’instant de nous parvenir. Quel soulagement ! Nous l’attendions avec impatience, ce petit recueil inédit de contes rédigés dans les tranchés. Un document fort étonnant, découvert chez la fille cadette de l’auteur, amoureusement restauré par notre stagiaire Mérédith, préfacé par not’ gérant à nous qu’on a, et enrichi d’un entretien lui aussi inédit, avec Monique G. Chateau. Le tout sous une jaquette assez frappante de Seb Hayez (avec typo originale), que l’imprimeur a bien eu du mal à nous faire.

127

Belles images

Deux nouvelles couvertures, assurément très différentes : tout d’abord, conçue par Sébastien Hayez, celle de notre souscription en cours, le recueil à tirage limité De la gloire dans de la boue par Léon Groc, brèves nouvelles rédigées dans les tranchées de la Grande Guerre. Comme l’explique Raphaël Colson dans son texte d’introduction : « Et dès la lecture faite de ces trente-deux histoires, nous n’avons pas hésité dans notre prise de décision : il nous fallait publier ce recueil. Pourquoi ? D’abord, par plaisir d’éditer un livre se situant en dehors des sentiers que nous fréquentons habituellement. Ensuite, parce que l’intérêt de cet ouvrage réside dans la valeur historique que représente la démarche entreprise par Léon Groc : dresser une passerelle entre deux mondes, le front et l’arrière, en se servant de sa collaboration avec un journal de l’arrière comme d’une tribune lui permettant, lui, l’écrivain soldat, de s’adresser au civil. Pour cela, choix a été fait par Groc de ne pas s’inscrire dans une veine journalistique, mais de produire de courtes fictions nourries par l’expérience du combattant. En privilégiant l’usage de la fiction, sa démarche n’est pas sans partager l’état d’esprit qui anime alors les journaux de guerre : dans ses récits, la violence des affrontements demeure hors-champ, car ce n’est pas ce sujet qui préoccupe Léon Groc ; ce qui compte pour lui, c’est d’évoquer l’ordinaire de la vie du « poilu » et de faire entendre au lecteur de l’arrière à quel point cette existence précaire fait du combattant un être à part, que les civils se doivent de respecter. » Le volume vient de partir chez l’imprimeur. L’autre couverture, c’est celle que vient de nous offrir Lewis Trondheim pour le volume de Yellow Submarine qui, en mars prochain, va marquer le trentième anniversaire de cet auguste fanzine. De quoi célébrer en beauté.

Novembre 2012

En avril dernier se fêtait le centième anniversaire de la mort de Bram Stoker, mais son héros est, lui, immortel — ou déjà mort, plutôt. De qui parlons-nous ? Mais de Dracula, bien sûr. Oscar Wilde avait qualifié l’œuvre de Bram Stoker de « plus beau roman du siècle » et, reprenant leur bâton d’explorateurs des imaginaires, Gwenn Dubourthoumieu et Simon Sanahujas se sont rendus en Roumanie sur la trace du maître des vampires. À la fois carnet de voyage et album photographique, À la poursuite de Dracula est superbement mis en page par Sébastien Hayez et proposé dans un format plutôt luxueux (reliure toilée cousue, gaufrage de couverture, titre en dorure, jaquette couleur, tout quadri), comme les deux précédents voyages de la même collection. Après le Texas de Conan et le Gabon de Tarzan, nos deux aventuriers favoris ont cheminé à travers les neiges et les villes de la Roumanie, puis terminé leur périple par de brefs passages à Whitby, Londres et Paris.

Pour être très beau, À la poursuite de Dracula n’est pas cher, nous nous y sommes efforcés. Et c’est également le centième anniversaire de Tarzan, le précédent héros suivi par Gwenn et Simon, dans Sur la piste de Tarzan, que nous replaçons donc en librairies au même moment. Juste à temps pour les cadeaux de fin d’année, hum ?

C’est-à-dire, seulement si les Mayas ont eu tout faux… Et c’est ce que l’on voit dans notre autre nouveauté de novembre, Apocalypses ! d’Alex Nikolavitch. Un petit essai à la fois érudit, impertinent et fascinant… Mais l’auteur le dit mieux que nous : « Plus qu’un guide dévoilant les moyens de trouver sa voie en une époque qui se cherche, Apocalypses ! une brève histoire de la fin des temps est un remède souverain à l’apophénie (mais en vertu du principe selon lequel il faut soigner le mal par le mal), un moyen simple de briller en société si vous êtes invité à dîner un 21 décembre, un décryptage habile de la tendance et de la mode en matière de fin du monde. Bref, un indispensable cette saison. » Tout est dit : il vous le faut… parce qu’après, il sera trop tard !

Une autre nouveauté se profile : De la gloire dans de la boue de Léon Groc. Maintenant en souscription et devant sortir courant décembre, il s’agira d’un tirage limité, pour un recueil inédit de ce grand écrivain populaire : des contes de guerre écrits dans les tranchées par Léon Groc, parus dans les journaux de l’époque, et dont il prévoyait de publier le recueil. Eh bien ce recueil, nous le concrétisons.

Le site des Moutons électriques continue d’évoluer, avec l’ajout d’une page « Bibliothèque numérique » regroupant les livres numériques disponibles à la vente chez nous (format epub). Ce qui comprend non seulement notre propre production (avec encore sept titres devant arriver d’ici la fin de l’année), mais aussi celle de quelques amis — car nous avons décidé de mutualiser un peu nos efforts, notamment avec des micro-éditeurs dont nous nous sentons proches. C’est ainsi que les livres numériques de chez e-Baskerville viennent de rejoindre notre site. On retrouve tous ces éditeurs tiers sur la page « Autres formats ». Enfin, à la rubrique « Produits dérivés » nous proposons des cartes postales d’Amandine Labarre. Dans notre travail éditorial, il nous paraît important de ne pas avancer dans un splendide isolement.