Juillet 2017

Tandis qu’une étrange mousson balaye le pays, les moutons, eux, continuent à trimer. Au moment où nous écrivons ces lignes, trois ouvrages et un catalogue viennent de partir chez nos imprimeurs, et trois autres ouvrages ne vont pas tarder à les suivre…

Deux nouveautés ce mois-ci, assez particulières : deux tirages de luxe, deux livres un peu fous. Explication : lorsque furent créés les Moutons électriques, nous avions eu envie de « faire du Flaubert »… mais comment, dans le cadre d’une maison spécialisée en littératures de l’imaginaire ? Nous nous fîmes quand même un plaisir : un recueil des pièces de théâtre de Flaubert, à tirage limité — incluant bien entendu Le Château des cœurs, sa pièce féerique.

Et puis, un jour que nous discutions avec le boss des éditions Mnémos, il nous confia avoir envie depuis longtemps de faire une belle édition de Salammbô. Et nous de lui avouer notre vieille envie de faire une belle édition du Voyage en Orient… Les voici donc, en tirage grand format ultra limité, avec en prime des textes d’auteurs de l’imaginaire, des préfaces et postfaces, une nouvelle, des annexes, quelques gravures — ces deux livres existent maintenant un peu, pour notre passion, pour servir un vieux rêve.

Et puis, toujours dans la catégorie « édition ultra limitée », signalons que sort aussi ce mois-ci le tirage de tête d’un recueil de Nathalie Dau, Fragments de l’âge ancien (qui sortira en Hélios à la rentrée), comportant en annexe quelques documents exclusifs et inédits.

Pour le reste, notre événement principal est bien sûr la sortie du Chasse royale II de Jean-Philippe Jaworski, un roman splendide. De plus en plus de librairies nous soutiennent, c’est extrêmement appréciable, et l’on trouve dans nos meilleures ventes récentes Les Papillons géomètres de Christine Luce ; Tout au milieu du monde d’Ascaride, Bétan & Rivero ; Source des tempêtes de Nathalie Dau ; Shakti de Stefan Platteau ; ainsi qu’un quatuor de poches Hélios : Kallocaïne de Karin Boye ; Porcelaine d’Estelle Faye ; Fleurs au creux des ruines de Chloé Chevalier ; et Le Sentiment du fer de Jean-Philippe Jaworski. C’est le travail fidèle et acharné des (bons) libraires et de notre diffuseur, Harmonia Mundi Livre, qui permet de construire peu à peu une présence solide de notre catalogue, merci à eux, merci à vous.

Juin 2017

Découvrir, accompagner et promouvoir des auteurs, voilà qui a toujours été au cœur de notre activité. Et s’il y a un plaisir que nous goûtons tout particulièrement, c’est bien celui de les voir s’envoler et évoluer librement, à la grande joie de leurs lecteurs. En juin, deux de nos séries phares se voient ainsi dotées d’un nouvel opus, tandis que s’ébattent déjà les plumes agiles des nouveautés de mai et que, dans les cuisines d’Hélios, s’élabore un banquet des plus surprenants…

C’est un événement, forcément : le nouveau roman de Jean-Philippe Jaworski, l’auteur best-seller de la fantasy française, arrive en librairie. Sous le titre de Chasse royale II se cache une œuvre que nous n’allons pas hésiter à déclarer majeure, tant pis si l’on nous soupçonne d’exagérer pour de basses raisons commerciales, parce que non, nous n’exagérons pas : Chasse royale II est son plus beau et grand roman, et on peut même le lire indépendamment, en dépit du fait qu’il s’agisse de la suite de la série « Rois du monde ». C’est d’un évocateur puissant, à la fois aussi entraînant que Gagner la guerre et réalisant le potentiel des deux précédents, ample, saisissant, plein d’images fortes — une œuvre incroyable.

Ce qui ne signifie pas que notre autre nouveauté du mois, Mers brumeuses de Chloé Chevalier, soit à la peine : troisième volet des Récits du Demi-Loup (qui en comporteront quatre), elle relève du meilleur de la « fantasy dynastique ». Loin des canons et des « clichés » de la fantasy, voilà une série captivante qui fait la part belle à ses personnages, des voix fortes.

Début de série en revanche : la première enquête d’un duo explosif de détectives de l’étrange, Sachem Blight et Oxiline. Après la « crapule fantasy » de Wastburg et le rétro-futurisme de Sovok, Cédric Ferrand verse dans le pulp lovecraftien un brin rigolard avec Et si le diable le permet, une aventure mystérieuse donnant naissance à deux nouveaux héros intrépides voués à vivre bien des péripéties. Complots, monstres et enquêtes, Canada années 1930, ambiance pulp et fantastique… et plus si affinité !

Quant à Alex Nikolavitch, il nous amène dans L’île de Peter. Après Eschatôn, space opera lovecraftien au souffle puissant, il entre sur le territoire de la fantasy urbaine avec son deuxième roman, qui fait entrer en collision la noirceur du polar new-yorkais et le mythe de Peter Pan. Qui est ce vieux marin qui traîne sa dégaine dans les rues de l’East Village à la recherche d’herbes médicinales très particulières et pourquoi Joab, le caïd du quartier, cherche-t-il sa piste dans des vapeurs narcotiques ? Les frontières du mythe et de la réalité se brouillent.

En juin, aussi, notre collection de poche Hélios récompense votre gourmandise littéraire, en vous offrant une anthologie (très) originale pour l’achat de deux titres. Une douceur exceptionnelle : un Hélios gratuit célébrant la bonne chère, à demander à votre libraire favori !

Mai 2017

Notre mois de mai s’inscrit sous le signe de l’étrange et du fantastique, avec un anniversaire important, le début d’une série et un hommage fascinant.

L’anniversaire, c’est celui de Frankenstein : il y a 200 ans que ce mythe fut créé. Nous avons donc décidé de retravailler le texte principal d’un de nos anciens « Bibliothèque rouge » pour partir Sur les traces de Frankenstein. En mêlant fiction littéraire et histoire, partir ainsi c’est explorer l’imaginaire flamboyant d’un tournant du XVIIIe siècle marqué à la fois par l’esprit gothique, le romantisme et les débuts de la révolution industrielle, sur fond d’anatomie fantastique, de conspirations Illuminati et de troubles bonapartistes.

Le début de série, c’est la première enquête d’un duo explosif de détectives de l’étrange, Sachem Blight et Oxiline. Après la « crapule fantasy » de Wastburg et le rétro-futurisme de Sovok, Cédric Ferrand verse dans le pulp lovecraftien un brin rigolard avec Et si le diable le permet, une aventure mystérieuse donnant naissance à deux nouveaux héros intrépides voués à vivre bien des péripéties. Complots, monstres et enquêtes, Canada années 1930, ambiance pulp et fantastique… et plus si affinité !

Et l’hommage fascinant, c’est celui que mène Alex Nikolavitch dans L’île de Peter. Après Eschatôn, space opera lovecraftien au souffle puissant, il entre sur le territoire de la fantasy urbaine avec son deuxième roman, qui fait entrer en collision la noirceur du polar new-yorkais et le mythe de Peter Pan. Qui est ce vieux marin qui traîne sa dégaine dans les rues de l’East Village à la recherche d’herbes médicinales très particulières et pourquoi Joab, le caïd du quartier, cherche-t-il sa piste dans des vapeurs narcotiques ? Les frontières du mythe et de la réalité se brouillent.

Étrange assurément aussi, et gourmandise livresque, que Tout au milieu du monde. Ce petit objet-livre séduisant a été conçu en collaboration par Julien Bétan et Mathieu Rivero avec notre graphiste, Melchior Ascaride. Le trio d’auteurs a conçu ce livre pour raconter une histoire atypique, au parti-pris graphique fort : entièrement en bichromie noir / rouge, c’est véritablement un roman graphique. Non content d’illustrer le propos, l’image souhaite aussi donner vie à cet univers, à la manière d’un narrateur « parallèle », ou comme la musique d’une chanson participe à poésie des mots. Intégrées au texte, les images renforcent la narration.

Avril 2017

Eh bien, après le mois de Lovecraft, on dirait bien que voici venir en quelque sorte le mois de Mathieu Rivero — ce qui est nettement moins horrifique, reconnaissons-le.

Nous publions en effet deux courts romans de ce jeune auteur, à qui nous devions déjà Or et nuit et Chimères captives. Et c’est d’ailleurs la suite de ce dernier qui sort ce mois sous le label Naos, à savoir Songe suspendu, deuxième volume de la trilogie de fantasy urbaine des Arpenteurs de rêve. Un deuxième tome qui approfondit l’univers très original des Arpenteurs du rêve ; les personnages gagnent en maturité, comme leurs problématiques, la magie prend corps et les frontières se brouillent. Toujours rythmé par de multiples points de vue et des chapitres courts, on y retrouve également ce qui faisait la poésie du premier opus : une plume épurée, un style particulièrement apte à créer des scènes très visuelles.

L’autre nouveauté de Mathieu Rivero est une belle surprise, un objet-livre particulièrement original et marquant. Tout au milieu du monde a été conçu en collaboration par Julien Bétan et Mathieu Rivero avec notre graphiste, Melchior Ascaride. Le trio d’auteurs a conçu ce livre pour raconter une histoire atypique, au parti-pris graphique fort : entièrement en bichromie noir / rouge, c’est véritablement un roman graphique. Non content d’illustrer le propos, l’image souhaite aussi donner vie à cet univers, à la manière d’un narrateur « parallèle », ou comme la musique d’une chanson participe à poésie des mots. Intégrées au texte, les images  renforcent la narration. Avec sa préhistoire sous acides, Tout au milieu du monde rend, entre autres, hommage aux travaux d’H.P. Lovecraft, mettant en scène des individus face à une cosmogonie démesurée et mystérieuse. (Les commandes seront accompagnées d’un marque-page exclusif)

Pour revenir à l’univers de Lovecraft, n’oublions pas la sortie du Cthulhu ! de Patrick Marcel, récemment invité de France Culture pour l’émission « Mauvais genres ». L’auteur s’amuse à tisser ensemble tous les fils des mythes lovecraftiens, des théories du complot et de la littérature fantastique. Faussement sérieux, il brasse  tout cet imaginaire comme s’il s’agissait d’événements réels et retrace à l’aide de quantité d’éléments une sorte de réalité différente — lovecraftienne !

Et on dirait que nous y prenons goût : après Christine Luce et Julien Heylbroeck, c’est au tour de Nathalie Dau de voir son prochain livre faire l’objet d’une souscription pour un « tirage de tête » ultra limité (30 exemplaires seulement) sous couverture alternative de Melchior Ascaride. Les commandes sont déjà lancées, pour ce recueil de 9 nouvelles et 1 novella situées dans l’univers du Livre de l’Énigme. L’édition « normale » sortira en fin d’année, en poche Hélios.

Enfin, en termes de livres numériques nous continuons l’avalanche, avec les rééditions de deux Roland C. Wagner, de la Kallocaïne de Karin Boye, de deux Dominique Douay, de deux Ayerdhal et du Sentiment du fer de Jean-Philippe Jaworski… Lecture sur liseuse ou sur tablette, il s’agit d’un autre confort et d’une autre pratique de la lecture, auxquels nous sommes également attachés.