L’ombre dans la vallée

La librairie rennaise Critic vient de mettre en ligne ses coups de cœur du premier semestre, et l’on y trouve L’Ombre dans la vallée de Jean-Louis le May, le très beau diptyque de post-apo provençal (si, si) que nous avons réédité en janvier. « Que vous aimiez les post-apo « coups de poing » ou plus légers, L’Ombre dans la Vallée se distingue en alignant les qualités des uns et des autres. » Ils l’ont également chroniqué ici. Une bonne lecture pour l’été, tiens!

Bibliothèque orbitale

Bloqué dans une station orbitale abandonnée, le critique n’a rien d’autre à faire que lire et, chaque semaine, il transmet vers la Terre le récit de ses dernières lectures… C’est le principe de l’étonnant podcast hebdomadaire de Philippe Boulier, qui vient de dire tout le bien qu’il pense de L’Ombre dans la vallée de Jean-Louis Le May, dans le premier épisode de sa deuxième saison.

Viaduc

Diriger une collection, c’est notamment se faire plaisir en réalisant quelques vieux rêves liitéraires: ainsi en allait-il du recueil de Léon Groc, La Cité des Ténèbres et autres voyages excentriques, qui correspondait à une lecture de mon enfance. Et ce mois-ci, sort en Bibliothèque voltaïque le diptyque provençal post-apo de Jean-Louis Le May, que j’ai eu l’occasion de lire et de relire maintes fois depuis sa sortie d’origine en 1979. Fin 2009, dînant à Sèvres avec Rivera et Nolane, j’appris de ce dernier que Le May venait de mourir. Je dis alors mon regret de n’avoir pas eu l’occasion de concrétiser mon envie de rééditer son diptyque, et Nolane me conseilla de contacter son vieil ami Charles Moreau, qui « devait connaître les héritiers ». Magique Charles, qui me procura immédiatement le numéro de téléphone du fils de Jean-Louis Le May!  Un accord fut trouvé aussitôt, et enfin cette Ombre dans la vallée voit le jour (nous avons reçu les stocks hier midi — Charles Moreau en a signé la postface, bien sûr).

Je ne sais plus qui m’avait conseillé de lire ces deux romans, Michel Pagel ou Roland C. Wagner sans doute. Il devait y avoir quelque chose de spécial dans l’air de cette époque, pour qu’avec Paul Béra, G. Morris ou Gabriel Jan, ce soit Jean-Louis Le May lui aussi qui sorte des sentiers battus (il co-signait jusqu’alors des space operas routiniers), et que le « Fleuve Noir Anticipation » publie L’Ombre dans la vallée et Le Viaduc perdu. En cela, ce vieux routier de la littérature populaire rejoignait soudain la voie de certains bédéastes phares de l’époque: il prenait en prose le même chemin que les Simon du Fleuve de Claude Auclair ou que les Armalite 16 de Michel Crespin. Celui d’un post-apo sudiste et turbulent, à la fois violent et sensuel. Un vrai choc, et pour moi ce diptyque demeure l’une des œuvres majeures de cette période de la science-fiction. Une œuvre que j’ai souvent relue, et elles ne sont pas si nombreuses, issues du flot du « Fleuve Noir Anticipation », à avoir si bien surmonté le passage du temps. En fait, en dehors de titres qui furent, eux, plus ou moins vite réédités, par exemple Poupée aux yeux morts de Wagner (que les Moutons envisagent de remettre en librairie l’an prochain, d’ailleurs) et ses « Nouveaux Mystères de Paris », Les Flammes de la nuit de Pagel et sa « Comédie inhumaine », ou bien encore Demain une oasis et les autres Ayerdhal, j’avoue n’avoir pas conservé grand souvenir de toute cette production. Je garde une tendresse particulière pour Les Glaces du temps de Frank Dartal, et puis donc, pour ce double Le May — enfin réédité, eh oui.

Janvier 2012

Comme il est de tradition mais de manière très sincère, nous vous présentons à tous nos voeux de bonne et fructueuse nouvelle année. Pour les Moutons électriques, ce nouveau cru 2012 débute sous le signe du post-apocalyptique — on prend donc un peu d’avance ! Nous publions en effet dans la Bibliothèque voltaïque un roman qui est pour nous un chef-d’oeuvre méconnu de la science-fiction française : L’Ombre dans la vallée de Jean-Louis Le May. Longtemps pilier de la collection populaire « Fleuve Noir Anticipation » avec des space operas assez routiniers, Le May se réveilla soudain en 1979, en publiant en deux volumes ce post-apo provençal, étonnant de chaleur, de sensualité… et de dureté. Jamais réédité depuis, nous le ressortons donc, avec une postface du spécialiste Charles Moreau.

Deuxième nouveauté 2012 : Steve Ditko, l’artiste aux masques de Tristan Lapoussière, un ouvrage passionné qui mit près de trois ans à être bouclé (!) mais cela valait le coup, sur l’un des grands créateurs des comics, pour le septième volume de notre sous-collection Miroir-BD. Spider-Man, Doctor Strange, Thunder Agents, tout ça, tout ça. Copieux et très illustré.

Fin décembre vit également débarquer deux nouveautés tardives, qu’il n’est donc pas inutile d’évoquer ici : tout d’abord, le recueil des dramatiques de Xavier Mauméjean. Radio-théâtre regroupe en 418 pages les textes de 13 pièces, tout un théâtre de la science-fiction, du mystère et du fantastique, en tirage signé et numéroté, limité à 70 exemplaires.

Enfin, Le Majeur / Badabing ! n°2 est un double livre-revue publié par un quatuor de djeun’s, avec d’un côté Le Majeur, dans un esprit néo-dandy très à la mode auprès de nos jeunes concitoyens (avec notamment des entretiens avec Raphaël Meltz et Vincent Peillon, et un carton plein de vieilles choses de la Libération), et de l’autre côté Badabing !, revue en couleur branchouillo-culturelle (avec notamment un entretien avec Marc Roux, président de l’Association Française Transhumaniste, l’épopée collective des Mets, des considérations sur la psychogéographie londonienne — par A.-F. Ruaud —, et un reportage photographique sur un abattoir). Tout cela est très soigné, très chic, en 84 pages pourtant fort peu chères.

Bonne lecture et bonne année.