Silence on boucle

Hop, hop, hop, l’activité redémarre: nous déposons chez nos imprimeurs trois nouveautés de la rentrée. À savoir, le troisième voyage imaginaire de Gwenn Dubourthoumieu (photos)  et Simon Sanahujas (textes), dans une mise en page de Sébastien Hayez: À la poursuite de Dracula. Qui arrivera en stocks fin octobre pour un placement en librairies courant novembre. Et puis Hercule Poirot, une vie, deuxième collaboration de docteur Mauméjean & mister Ruaud — et troisième volume de la Bibliothèque rouge « new look ». Un pavé presque aussi épais que le Sherlock Holmes, qui arrivera le 17 septembre pour une mise en vente début octobre. Enfin, Créatures ! d’Amandine Prié & Joël Bassaget, une petite monographie fort jolie sur des personnages qui le sont beaucoup moins, les monstres des séries télé. Arrivage le 17 septembre pour une mise en vente début octobre, itou.

Prochains bouclages: le quinzième Fiction et Apocalypses ! d’Alex Nikolavitch.

Sous vos applaudissements

Eh bien, il semblerait que nous puissions nous vanter d’avoir publié l’un des meilleurs romans de fantasy de cette année, à en juger par le nombre de sélections à des prix que celui-ci obtient à notre plus grand plaisir — Wastburg, le premier roman de Cédric Ferrand. Et nous en sommes très fiers, bien sûr. Alors voilà, donc: encore une sélection, cette fois pour l’édition 2012 du Prix Planète-SF des Blogueurs.

Très remarquée aussi, la monographie d’Alexis Orsini sur Naoki Urasawa. Et son auteur vient de faire l’objet d’une nouvelle interview.

Et puis tant qu’on y est: une chronique tardive du volume de la Miroir – BD sur Alan Moore. Et on cite plein de volumes de la collection dans le HS super-héros des Inrocks, oooh: première fois que nous parvenons à être cités dans les pages de cet auguste monument parisien.

Sous le soleil

Les travaux en cours? Eh bien, finir de mettre à jour la gestion ; préparer de nouveaux visuels (bandeaux) pour le site et le blog ; répondre à un entretien pour un nouveau gratuit culturel lyonnais ; boucler le nouveau catalogue (couverture de Daylon, ISBN 978-2-36183-093-9), qui arrivera en stock courant septembre et sera distribué par Harmonia Mundi courant octobre ; continuer de bosser avec le webmaster sur le nouveau site ; finir de corriger Hercule Poirot, une vie ; finir de corriger Créatures! ; finir de corriger les textes du prochain hardcover… En attendant de corriger le prochain Fiction, de relire et maquetter Apocalypses!, de relire et maquetter Joypads!, de mettre en pages d’autres volumes du « Rayon vert »…

Extrait 2, octobre

Autre publication d’octobre : Hercule Poirot, une vie de Xavier Mauméjean & A.-F. Ruaud. Extrait…

Étranger en terre anglaise, on verra qu’une part de sa personnalité s’explique par son éducation belge catholique. Il est de plus un génie, ce qu’il proclame souvent, avec un manque d’auto-dérision très choquant pour un citoyen britannique. Reste qu’il s’agit non pas de rodomontades, mais d’un fait. Poirot est un de ces êtres d’exceptions qui ne saurait jamais agir à l’instar du commun, qui considèrent tout le temps le monde selon des angles neufs. On le rapprochera de Sherlock Holmes, mais aussi de l’inventeur Buckminster Fuller : des individus qui n’envisagent un problème qu’en le réinventant depuis ses principes de base, en totalité.
Hélas, la société est rarement tendre avec les génies. Comme l’avait dit l’irrépressible Oscar Wilde : « Le public est extraordinairement tolérant. Il pardonne tout, sauf le génie. » Des êtres aussi particuliers que Poirot font toujours figures d’éléments étrangers dans le corps social, à plus forte raison lorsqu’il est effectivement un étranger, un exilé. Unique, Poirot ne connaîtra donc que la solitude. C’est le destin de l’exceptionnel que d’être solitaire : Sherlock Holmes lutta contre cet état et ne parvint pas à réellement le modifier. À l’inverse, si d’autres grands détectives trouvèrent la félicité matrimoniale, c’est précisément parce qu’ils n’étaient pas extra ordinaires. Ainsi, Hercule Poirot et Sherlock Holmes demeurèrent solitaires, éloignés des affaires du cœur, tandis que lord Peter Wimsey épousa la romancière policière Harriet Vane ; que Nigel Strangeways vivait en couple avec l’exploratrice Georgia Cavendish puis avec l’artiste-peintre Clare Massinger ; qu’Albert Campion se maria avec une ingénieure aéronautique, lady Amanda Fitton. Assurément des femmes remarquables, mais qui épousèrent des jeunes gens bien de leur temps et parfaitement installés dans la société britannique.
Le poète Émile Verhaeren écrivit sur la Belgique ce que l’on pourrait appliquer à Hercule Poirot : « Tu te hausses si haut que tu es solitaire ». Il existe dans la langue anglaise un terme provenant du français où il s’est perdu : « estrangement », l’acte de devenir étranger, de s’éloigner. Ce fut le destin d’Hercule Poirot, éloigné des Anglais puisqu’exilé belge, éloigné de l’époque moderne puisqu’âgé, éloigné même du commun des mortels par son intelligence. Un destin paradoxalement en retrait du monde alors qu’il en démêlait certaines des affaires les plus douloureuses.