Le Mois de l’imaginaire : lancement

Le jeudi 1er octobre, nous vous invitons à une grande soirée live LIVE pour fêter le début du Mois de l’imaginaire 2020 !

Au programme : des tables rondes, un panorama de l’imaginaire aujourd’hui et des dizaines de lots à gagner (dont des livres, beaucoup de livres).

Pour des questions sanitaires, tout se fera en ligne.

Pour participer c’est très simple :
– Rendez-vous sur Discord (bientôt l’adresse). Nous aurons plusieurs « salons » que vous pourrez rejoindre comme bon vous semble !
– Rendez-vous sur notre page Facebook pour suivre le live.

Lectures après la fin du monde

Nous vous livrons régulièrement des « mots de l’éditeur » sur nos nouveautés, juste un petit texte à chaque fois afin de vous expliquer, de manière très personnelle, comme en confidence, l’origine d’un livre… Cette fois-ci, le Boss ovin nous parle de quelques lectures et publications récentes.

Stéphanie Nicot, des Imaginales, m’a appelé hier pour que l’on décide des auteurs pris en charge par les Moutons électriques l’an prochain lors du salon : ce seront Nicolas Texier et Alex Nikolavitch, étant actuellement les deux auteurs principaux que nous « poussons » plus particulièrement, après les réussites de Jean-Philippe Jaworski et de Stefan Platteau (aussi invités, bien sûr). Car ainsi est le métier d’éditeur-découvreur (par opposition aux éditeurs-publieurs) : chaque nouvelle plume est un investissement sur le long terme, qu’il faut essayer de faire fructifier, entretenir, encourager, développer. Et chaque auteur est différent, bien sûr : Jeanne Mariem Corrèze, en février dernier, était par exemple notre débutante de l’année et son roman, Le Chant des Cavalières, fut fort remarqué et se porte bien en dépit du coup d’arrêt du confinement ; Nicolas Texier, pour sa part, est déjà chez nous depuis un moment et son étoile est en ascension. Auteur venu de la « littérature blanche », à savoir trois romans à la NRF dont le remarqué Curtis dans la langue de Pouchkine, il nous a surpris par l’ampleur de sa culture « geek » (il vient d’ailleurs de bosser sur un jeu Batman) et par l’aisance enthousiaste avec laquelle il s’est glissé dans les « littératures de l’imaginaire ».

Il nous proposa une série : « Monts et Merveilles » — et c’est toujours un pari risqué, une série, les ventes s’effritant en général tome après tome. Bon, Opération Sabines, le premier, pouvait quasiment se lire en solo, et son mélange hautement original de magie, d’uchronie et d’espionnage, allié à une langue outrageusement flamboyante, rencontrèrent le public : nous en sommes déjà à la quatrième édition, carrément, dont une réédition en poche Folio-SF. Le deuxième s’intitule Opération Jabberwock et voici que sort le troisième et dernier tome de la saga, Opération Lorelei. Un dernier tome en forme d’apothéose : c’est là un autre risque, savoir si un auteur parviendra à finir sa série, et de manière tout à fait satisfaisante. Eh bien, cette fin-ci est renversante, rien moins. Il y a là des moments d’une puissance incroyable : la longue scène de l’arrivée des forces de féerie, un tour de force jamais vu en fantasy ; et tout le passage à Paris, avec Arsène Lupin et la fée Nicotine (que nous avons demandé à revoir), ah quel plaisir !

Et Nicolas Texier n’entend pas s’arrêter là : il a déjà un court roman d’horreur sudiste fort amusant à sortir bientôt chez nos amis des Saisons de l’étrange, Deadcop ; et je viens de lire le premier tiers de son roman suivant pour la « Bibliothèque voltaïque », Les Ménades. En tant qu’éditeur,  j’ai des « envies » : je veux lire tel ou tel thème, telle ou telle approche, et j’espère qu’un auteur ou un autre comblera ces envies éditoriales. Avec Nicolas Texier, c’est la case « fantasy antique » qui va donc être cochée : de Thomas Burnett Swann à David Gemmell, il existe toute une tradition très porteuse de fantasy située à l’Antiquité, et dire que le début des Ménades me comble relève de l’euphémisme. D’ailleurs, c’est amusant, je viens d’avoir une autre lecture antiquisante, également remarquable : Melchior Ascaride, dans le cadre de la « Bibliothèque dessinée », a décidé de se lancer dans un projet solo, graphisme et texte, et avec Eurydice déchaînée il fait fort, très fort — vous lirez ça en mars et j’ai grand hâte de le voir terminé.

Du côté d’Alex Nikolavitch, les cases qu’il cocha successivement, lucky me, furent celle de la fiction arthurienne (avec son roman sur Uther, Trois coracles cinglaient vers le couchant) puis avec son récent Les Canaux du Mitan, celle que je nommerai faute de meilleur terme la « post fantasy ». J’avais remarqué dans le domaine anglo-saxon une tendance mineure à des fictions situées après les grands conflits de la fantasy classique, je me disais qu’il serait vraiment bien que la fantasy francophone s’empare elle aussi de cette évolution du genre… et Nikolavitch justement me proposa un tel projet. Avec la pandémie, ce roman dormit un long moment dans nos stocks avant d’enfin sortir, ce qui fut l’occasion pour les chroniqueurs de le lire très en avance — et les réactions sont formidablement positives, tout le monde ayant bien saisi les enjeux originaux des Canaux du Mitan et sa belle, ample, force narrative, à la fois captivante et contemplative. Suis-je un éditeur heureux, alors ? Disons qu’il faut que les librairies accompagnent encore ces livres et que les ventes suivent, mais oui, dans le contexte d’incertitude actuel, des œuvres d’une telle qualité sont déjà de jolies assurances.

Septembre 2020

Les Moutons électriques ont besoin de vous. Après un déconfinement réussi et un été sans nuages, cette rentrée s’annonce très trouble, du fait des incertitudes sanitaires. Et si nous veillons à ne pas surproduire, nos autrices et auteurs de talent vous ont tout de même concocté quelques belles nouveautés. Alors camarades libraires, n’hésitez pas à vous rapprocher de nos représentants MDS ; amis lecteurs, commandez nos derniers titres. C’est grâce à vous toutes et tous que les livres vivront, et avec eux ceux qui les ont créés.

La « Rentrée de la fantasy », cette année, c’est pour nous un nouveau roman d’Alex Nikolavitch, Les Canaux du Mitan, et toutes les chroniques déjà parues louangent la qualité et l’originalité puissante de cette fiction. L’auteur forge un nouvel univers, très neuf pour la fantasy : décors de grande plaine façon Far West (quelque part vers les films Sleepy Hollow et Dead Man), de canaux démesurés et de villes neuves (comme Boston ou New York au début du XXe siècle), le tout subtilement décalé, réinventé, sur fond de magies ancestrales. Tandis que l’ancien continent est déchiré par des guerres magiques, sur le nouveau continent tout reste à fonder de nouveau, y compris un nouvel équilibre magique. Un tel imaginaire, que l’on peut qualifier de « post-magique », c’est-à-dire situé après les grands conflits contre des méchants millénaires comme la fantasy classique en est emplie, commence à peine à se développer, c’est certainement le premier exemple du genre en francophonie.

Alex Nikolavitch encore, ce mois-ci, avec le beau-livre Mythe & super-héros. Dans notre grand format carré couleur, une exploration ludique et érudite à la fois de la dimension mythique, légendaire, olympienne, des univers de super-héros américains. De Thor à Superman en passant par Wonder Woman ou Hulk, un portrait passionné d’un domaine majeur de la BD mondiale, à la riche iconographie.

En roman, Nicolas Texier est l’un de nos plus jolis succès récents, une vraie fierté, avec sa trilogie « Monts et merveilles ». Il livre son dernier volet, Opération Lorelei, et quel volet ! Il y a notamment ici certaines des pages les plus belles et les plus fortes jamais écrites sur la féerie, clamons-le ! Et le mélange particulier d’uchronie et de magie de cette Seconde Guerre mondiale alternative trouve une apothéose renversante, il faut lire cet auteur, une grande voix nouvelle des littératures de l’imaginaire.

Sur le front du poche, après Sovok de Cédric Ferrand le mois dernier, nous proposons un roman méconnu de Thomas Geha, Sous l’ombre des étoiles. Un planet opera humaniste et lyrique, de la grande et ample science-fiction dans ce que le genre a de meilleur. L’auteur nous a de plus gratifié en bonus d’une nouvelle inédite, « Une île (et quart) sous la lune rouge », d’une belle et frappante poésie. Les deux forment un petit volume à ne surtout pas rater, précieux et puissant.

Enfin, pour les livres numériques nous avons décidé de développer une « ligne » de titres originaux, en plus de la sortie systématique de la plupart de nos nouveautés. Des titres parus en petite édition papier et/ou indisponibles, et auxquels nous souhaitons apporter une deuxième vie en numérique. Ces originaux digitaux débutent ce mois-ci, avec de beaux textes par des auteurs de qualité, pensons-nous : Michel Pagel pour La Sirène de l’espace (space opera corsaire et léger), Christine Luce pour Charlotte Caillou contre les Zénaïde (adorable galopade dans une ville imaginaire), Julien Heylbroeck pour Le Dernier Vodianoï  (fantasy urbaine dans l’URSS de 1937, avec deux nouvelles supplémentaires), et André-François Ruaud pour Le Garçon doré (nouvelles poétiques et sensuelles de fantastique urbain). En diffusion chez eDantès.