Braderie d’été

Branle-bas de combat aux Moutons électriques !

Non contents de participer à la création de deux nouvelles librairies spécialisées en imaginaire (qui ouvriront en septembre ou octobre, dès la fin des travaux d’aménagement), nous sommes conduits à déménager nos stocks d’éditeur depuis la bonne ville de Metz, perdue dans la toundra de l’Est, jusqu’aux environs de la riante et ensoleillée Marmande, dans le Sud-Ouest, où nous aurons enfin un véritable entrepôt et un bureau, tout ce qu’il faudra pour notre logistique

Ce n’est pas une mince affaire, ce déménagement… Pour essayer d’alléger un brin le nombre de cartons à charger, nous avons donc décidé de vous proposer une opération de grande braderie d’été, pour vous permettre de redécouvrir des titres anciens de notre fonds (épuisés en librairie), sans vous ruiner.

– Offres limitées dans le temps, valables jusqu’à fin juillet 2022.
– Quantités limitées (fins de stocks).
– Les expéditions seront effectuées courant juillet (après notre déménagement).
– Le prix indiqué sur chaque fiche d’article prend en compte la remise appliquée.

Le plein de lecture estivale ! Des romans, des beaux livres, des essais, à prix cassé : d’anciens Voltaïques, d’anciens Miroirs, de beaux romans reliés, des omnibus, des revues, des livres primés… Une belle plongée dans le passé ovin.

Ça se passe ici : https://www.moutons-electriques.fr/collection/braderie%202022

Juin 2022

Le plein de belles nouveautés avant l’été, du massif, et beaucoup de boulot (dont un déménagement) :  juin va être agité, chez les Moutons électriques !

Belles et de poids, nos nouveautés, donc : nous reprenons la saga complète du Demi-Loup par Chloé Chevalier, soit 4 romans et 1 recueil de nouvelles, en deux énoooormes omnibus. Deux fois 900 pages, ça devrait bien vous caler pour vos lectures estivales ! Récits du Demi-Loup intégrale volume 1 et volume 2, c’est l’édition ultime (en textes revus par l’autrice) d’une série de fantasy qui fut la plus amplement saluée de tout notre catalogue par les blogs.

Radicalement différent mais un autre très beau pavé : Deux vertiges de Dominique Douay constitue un « best of » de ce grand auteur français de science-fiction, une voix incontournable de notre imaginaire, qui tient de P. K. Dick, de Jim Ballard et du surréalisme. Réunissant 2 romans et 5 nouvelles, plus un long entretien inédit, nous avons voulu un volume le plus attirant possible : physiquement, une petite brique verte et argent, épaisse de près de 5 centimètres, avec gardes couleur, vraiment un livre-objet très soigné, un ovni remarquable en librairie. Laissez-vous séduire par ce titre d’exception.

Patrimoine encore : le traducteur Léo Dhayer nous a proposé une version intégrale et entièrement retraduite de l’un des chefs-d’œuvre de la science-fiction britannique : Créateur d’étoiles d’Olaf Stapledon. Il n’a pas fallu qu’il insiste beaucoup pour nous convaincre : inscrire un tel classique à notre catalogue ne pouvait que nous plaire, Olaf Stapledon (1886-1950) étant un repère essentiel du genre, qui fut extrêmement influent.

Imaginales 2022

Cette semaine, du 19 au 22 mai, se tient à Épinal la 20e édition des Imaginales, ce festival bien connu des passionnés et passionnées d’imaginaire sous toutes ses formes.

L’occasion de retrouver toute une ribambelette – contraction arbitraire de « ribambelle » et « brochette » – de talents ovins, et d’y faire signer vos ouvrages préférés avec : Melchior Ascaride, Basile Cendre, Nelly Chadour, Sara Doke, Nicolas Texier, Stefan Platteau, Jean-Philippe Jaworski, Christophe Gros-Dubois, Alex Nikolavitch, Julien Heylbroeck, ou encore et pas des moindres, Abubakar Adam Ibrahim.

La Montagne aux licornes

Le roman majeur de Michael Bishop, La Montagne aux licornes,
paraît sous notre label Le Bateau-feu,
et son traducteur Patrick Marcel nous livre son sentiment…

Demain sort en librairie le livre de Michael Bishop, LA MONTAGNE AUX LICORNES. Bishop est un des auteurs que j’aime bien et que je suis, dans ses trop rares parutions. Quand UNICORN MOUNTAIN est sorti, en 1985, la date à laquelle se situe l’action, j’avoue que je l’ai commandé aussitôt, en partie avec une sortie d’attente horrifiée. Résumée à sa plus simple expression, l’intrigue avait de quoi interroger: dans un ranch du Colorado où vient d’être recueilli un jeune homme en train de mourir du sida, depuis quelques années, on voit passer des licornes. Des vraies.

En 1985, la montée du sida (qu’on écrivait SIDA, puisque c’est au départ un acronyme) n’était pas du tout un sujet de plaisanterie. Les gens mouraient de façon rapide et horrible, sans l’ombre d’un remède, sinon quelques médications qui retardaient un peu l’inéluctable. Ça s’est amélioré depuis, mais quand je vois les gens se plaindre qu’on n’a pas été capable de trouver un vaccin définitif contre le Covid en trois ans, je souris jaune.
Bref. En traiter dans un roman de fantasy moderne doté de ce qui est sans doute le plus léger des animaux du bestiaire merveilleux, ça semblait appeler la faute de goût et j’avais vraiment peur du clash fatal. J’ai dévoré le bouquin et j’ai été rassuré. C’est un drôle de roman, qui mélange de façons inattendues et finalement liées par des correspondances multiples des choses aussi disparates que le sida, la défense de l’identité et des croyances amérindiennes, l’homophobie, le merveilleux chrétien, une sorte de fantasy dickienne véhiculée par la télé, un fantôme vengeur et des licornes.

Ce n’est pas un bouquin facile – Michael Bishop l’a un peu révisé dans la version qui sort ici. Je n’ai pas de souvenir précis de la version de 1985, mais il y a des incises de pensée chez les personnages qui s’apparentent un peu au flux de conscience, par exemple. Mais c’est surtout que le livre prend un sujet et le suit, sans chercher à donner de leçons, préciser le bien et le mal. Il y a des personnages très sympathiques qui sont capables d’être pénibles ou d’être tentés par une pensée monstrueuse (je pense à Libby qui peu après une réflexion choquante a un geste spontané totalement bouleversant), d’autres qui sont des crapules mais ont presque à leur insu des pulsions décentes, des préjugés donnés comme tels qui peuvent être purement sans malice ou totalement ignobles, un fantastique qui est accepté dans ses manifestations syncrétiques les plus improbables, des symboles et des parallèles qui interrogent sans pour autant être réduits à des métaphores. Et un fil conducteur qui court à travers des gens normaux dont les soucis premiers sont leur vie (voire leur survie) au jour le jour, les bêtes qu’on doit soigner, les relations personnelles. Et la recherche, sans illusion mais pas forcément en vain, d’une impossible transcendance.

Pour moi, c’est un grand, grand bouquin. C’est aussi un livre difficile à définir, qui part dans tous les sens tout en restant cohérent.

Vous verrez bien.