Physionomies

Travaux de bouclage des deux volumes de la Bibliothèque rouge sur des capitales, Paris et Londres (parution mars 2013), en compagnie d’Alexandre Mare. Nous venons de trouver les citations qui figureront sur les rabats de couvertures, un Français brossant le portrait de Londres et un Irlandais faisant celui de Paris…

La rue luisante où tout se mire ;
Le bus multicolore, le cab noir, la girl en rose
Et même un peu de soleil couchant, on dirait…
Les toits lavés, le square bleuâtre et tout fumant…
Les nuages de cuivre sali qui s’élèvent lentement…
(Valéry Larbaud)

Paris s’éveille débraillé, une lumière crue dans ses rues citron. La pulpe moite des croissants fumants, l’absinthe couleur de rainette, son encens matinal, flattent l’atmosphère, Belluomo quitte le lit de la femme de l’amant de sa femme, la ménagère s’ébranle, un mouchoir sur sa tête, une soucoupe d’acide acétique à la main. (James Joyce)

Vies de villes

Nous venons d’enregistrer les fiches et documents pour nos deux nouveautés de mars 2013 (eh oui, ça se fait vraiment tôt) : Paris, une physionomie et Londres, une physionomie, deux portraits de villes à la manière « Bibliothèque rouge ». Ces deux volumes, sous-titrés « physionomie », étendent le principe des biographies fictives à deux capitales européennes, en brossant leur portrait. Une biographie de grande cité qui passe par l’étude successive de ses grandes époques modernes, racontées en portant l’attention sur l’aspect de la ville à chaque période (architecture, ambiance), les modes et mouvements qui la définissent, les grands personnages emblématiques de chaque époque (Sherlock Holmes pour la période victorienne tardive, Hercule Poirot pour l’entre-deux-guerres à Londres, Nestor Burma pour le Paris 1950, etc.), le contexte historique et social, les grandes figures (fictives – héros de polar par exemple – et réelles – grands écrivains, par exemple), le tout mêlé d’anecdotes humaines tirées de l’histoire comme des romans.

Ce portrait est complété par des témoignages d’écrivains ou de voyageurs (textes rares, français ou traduits), des encarts sur tel ou tel aspect précis (la pluie, par exemple), et par une série de promenades littéraires complètement originales, longuement mises au point, documentées et testées (une traversée de Londres dans les pas de Sherlock Holmes ; le Londres des visionnaires et des révolutionnaires, de Rimbaud à Lénine ; une balade le long de la Tamise, de Richmond à Hammersmith ; le Paris des crimes et de l’étrange de Fantômas ; une « toporgraphie » par Nicholas Royle…). Le but est de brosser les portraits de ces villes à travers leurs fictions et leurs mouvements littéraires, de vraiment peindre ainsi leur visage changeant au fil des ans, pour les amateurs de voyages et pour tout ceux qui aiment les nombreuses fictions consacrées à ces deux grandes capitales.

Travaux d’été

Quatre brefs jours de congés et on reprend le collier. Sous un ciel lyonnais pas trop lourd pour l’instant, Mérédith et André buchent sur les prochains ouvrages des Moutons électriques. Le premier a déjà bouclé deux volumes du futur « Rayon vert » (un pour 2013 et un autre pour 2014, hasard des travaux) ; il a réalisé un hardcover très spécial et encore secret (à sortir début 2013, ouvrage dirigé par Raphaël Colson) ; il termine la mise en page de Porcelaine, l’admirable roman de fantasy asiatique d’Estelle Faye que nous publions en janvier (ouvrage dirigé par Xavier Mauméjean) ; il avance au fur et à mesure de la correction des traductions sur le recueil Lee Winters, shérif de l’étrange par Lon T. Williams (parution février, traductions de Stephan Lambadaris, ouvrage dirigé par Julien Bétan) ; ainsi que sur le très gros hardcover de la fin d’année (les pièces de théâtre de Flaubert, ouvrage dirigé par Olivier Davenas).

Quant au second, il planche en particulier sur les deux Bibliothèque rouge historico-urbains, Londres, une physionomie et Paris, une physionomie, à paraître en mars prochain. Ainsi pour Londres sont déjà engrangés des papiers sur les clubs (par Xavier Mauméjean), sur les lieux de John Le Carré (par Jean-Jacques Régnier), sur l’East End en 1888 (époque de Jack l’Éventreur), sur Mayfair dans les années 1920 (époque de Jeeves et Wooster et des Bright Young People), sur l’entre-deux-guerres (époque d’Hercule Poirot), des passages de Féval, Barbier, Gautier et Taine, le journal d’un certain Bécan en 1927 et une chronique mondaine de 1929, un guide par Nicholas Royle, et quatre promenades… Pour le volume parisien, Alexandre Mare travaille de son côté à réunir une partie des articles, mais sont déjà arrivés trois papiers de Julie Proust Tanguy (sur Nerval, Lautréamont et Zola), ainsi que celui de Nicholas Royle sur les traces de Topor (traduit, comme le précédent, par Jean-Daniel Brèque).

De son côté, Sébastien Hayez travaille d’arrache-pied sur la mise en pages du À la poursuite de Dracula de Sanahujas & Dubourttoumieu (sortie novembre), gros chantier, ainsi que sur diverses couvertures à venir.