À la recherche de Dracula

À l’été 2010, nous avions publié un étrange ouvrage signé Simon Sanahujas (textes) et Gwenn Dubourthoumieu (photos): Sur la piste de Tarzan. Il s’agissait d’un carnet de voyage tenu par Simon et illustré par les clichés de son ami Gwenn, photographe de presse et correspondant AFP au Congo. Mais ce n’est pas au Congo, qu’ils s’étaient rendu: c’était au Gabon, pays plus susceptible de receler des traces du passage de… Tarzan, eh oui. Et le plus fort, c’est qu’ils avaient bien retrouvé lesdites traces. Entre document et fiction, actualité et littérature.

Cette année, nos deux téméraires voyageurs ont décidé de suivre la piste d’un autre personnage de légende: le comte Dracula. Pour cela, ils vont se rendre en mars en Roumanie, puis retracer le voyage du célèbre vampire vers l’Angleterre, en allant à Whitby, puis en finissant leur périple à Londres, où les rejoindra André-François Ruaud — qui outre qu’il a déjà cherché Dracula à Londres, travaille actuellement sur un collectif pour la Bibliothèque rouge ayant Londres comme sujet. Sauf périls inconnus, le carnet de voyage devrait sortir en novembre.

Rétro-futur, chro 1

Un mot gentil de Bertrand Campeis, secrétaire du prix ActuSF de l’Uchronie, à propos de Rétro-futur ! (que notre distributeur vient juste d’expédier aux librairies, tiens) :

Si Eric Henriet a réussi à faire une très belle radiographie de ce qu’est l’uchronie à travers son essai, Raphaël Colson prend deux photos à l’aide d’un appareil photo instantané rétro, la première qui se dévoile sous nos yeux à la lecture de cet essai est une brillante analyse du genre science-fictionnel et de son rapport avec son passé futuriste ; la deuxième photo, nous sommes en train de la secouer vigoureusement pour entrapercevoir ce que sera ce procédé littéraire qu’est le rétro-futurisme : non pas un genre, mais bel et bien un style en perpétuelle expansion, redonnant au mot uchronie (à savoir u-chronos, non-temps) son sens premier et certainement son avenir : un temps indéfinissable que nous avons l’impression d’avoir toujours côtoyé.

Un mois sous les mers (2)

(…) « La ville ! » murmura Théodore Randal.
C’était en effet une ville, une cité analogue à celle dont nous avions visité les ruines, mais qui couvrait une surface décuple et que la vie animait encore. On distinguait de loin des silhouettes qui se mouvaient avec lenteur entre les habitations, et d’autres silhouettes qui se dépla­çaient au bord du fleuve où régnait une agitation relative.
Entre la base des collines et les premières maisons de la cité, s’élevaient douze constructions étranges, différentes de toutes celles que j’avais vues jusqu’alors.
C’étaient de véritables couronnes de rochers… des couronnes coupées en deux et qui ressemblaient à deux croissants de lune qu’on aurait posés l’un en face de l’autre, les pointes se touchant. Ces roches, unies, polies, mesuraient environ trois mètres de hauteur, et le cercle, formé dans l’espace compris entre les croissants, avait un diamètre de deux cents mètres au moins.
Au centre de ce cercle, se dressait un petit édifice pareil aux maisons de la ville, mais qui avait une forme rectangulaire et une hauteur peut-être double.
Les deux échancrures de la couronne étaient à peine larges de deux mètres, aucune espèce de fermeture n’était installée là.
Devant chacun de ces curieux édifices se dressait une singulière machine faite de poutrelles entrecroisées, qui supportaient une sorte de pont tournant, dont le pivot devait être constitué par une pièce de métal fichée dans le sol. (…)