Rayon vert

Les travaux actuels des Moutons sont pour une bonne part concentrés sur la création de notre nouvelle collection, le Rayon vert. Une collection qui va proposer des redécouvertes de littérature populaire, des livres vraiment oubliés, des auteurs qui furent importants et que l’on a négligés ensuite, des textes étonnants, dans tous les genres : polar, feuilleton, cape et épée, anticipation, fantastique… D’ores et déjà, les deux premiers volumes sont chez l’imprimeur, et un troisième en bouclage. Le premier est un roman policier de 1881 par l’un des grands précurseurs du genre, Pierre Zaccone. En prime, une préface permet de redécouvrir toute la carrière de cet auteur tellement oublié que les rares encyclopédies l’évoquant (et la BnF) lui attribuent des dates erronées. Pour le deuxième, un pavé d’ampleur (trois romans d’anticipation et d’aventures par René Thévenin), c’est en postface que l’on saura enfin tout d’une carrière étonnante et fructueuse, avec là encore beaucoup de révélations exclusives. Et pour le troisième, également pavé mais encore plus épais (par Anthony Hope), nous redécouvrons un chef-d’œuvre absolu du cape et épée, dans des traductions entièrement révisées, enfin intégrales (deux romans) et, pour le premier texte, tout simplement inédite (un recueil de nouvelles qui n’avait jamais été publié en France).

Pour le plaisir, quatre couvertures : les deux Zaccone déjà préparés (le deuxième sortira l’an prochain, couv par Prince Gigi) ; le Thévenin (couv anonyme) et le Hope (couv par Prince Gigi — qui est un jeune illustrateur lyonnais extra doué).

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Loi sur les Indisponibles et dispositif ReLire : communiqué des Indés de l’Imaginaire

Il n’y a pas que les auteurs qui s’opposent au dispositif ReLire mis en place suite à la loi dite des indisponibles, il y a aussi des éditeurs.

Le collectif Les Indés de l’Imaginaire, réunissant trois éditeurs des littératures de l’imaginaire (ActuSF, Mnémos, Les Moutons électriques), s’associe pleinement à la démarche de rejet et de lutte des auteurs concernant le dispositif ReLire et la loi sur les Indisponibles.

  • Nous réaffirmons une évidence : les œuvres publiées ou déjà signées par nos maisons sont partie prenante de notre catalogue et de notre identité éditoriale. Ces titres sont caractéristiques d’une prise de risque, d’une découverte, d’une tentative littéraire propre à des maisons d’édition comme les nôtres. S’en voir dépossédé constitue une ingérence intolérable dans nos entreprises et plus largement, le dispositif ReLire nous semble remettre gravement en question tout notre travail.
  • Nous dénonçons le système dit d’Opt-out, c’est-à-dire de la charge à l’éditeur de devoir faire la preuve qu’il est détenteur des droits d’exploitation de l’œuvre rentrée dans le registre ReLire, sous peine de voir celle-ci exploitée par le dispositif. L’Op-out, outre le fait qu’il soit à charge et donc renverse la logique de propriété intellectuelle, est trop contraignant d’un point de vue bureaucratique, trop coûteux également. Nous n’avons pas besoin de ce gaspillage de temps supplémentaire.
  • En se substituant au dialogue entre éditeurs et auteurs pour les droits numériques, Relire avive les tensions dans le monde littéraire, alors que discussion et négociation devraient être la norme.
  • Par son existence, Relire remet en cause notre travail de réédition et de redécouverte, rendant plus complexe une partie de notre activité.
  • Parce qu’il prévoit la mise en ligne de milliers d’ebook, Relire sera également nuisible au marché du livre numérique, en provoquant une véritable surproduction, qui noiera nos parutions. Nous nous battons chaque jour pour proposer des livres numériques de qualité. Comment pourront-ils exister alors qu’en quelques mois le nombre de parutions numérique explosera littéralement avec ce dispositif ?
  • Plus généralement, nous soutenons les revendications et les demandes des auteurs opposés par le dispositif ReLire.

Par conséquent :

  • Nous exigeons pour chaque éditeur qui le souhaite la possibilité de pouvoir retirer du dispositif ReLire toutes les œuvres appartenant à son catalogue et dont il a les droits numériques, sans possibilité d’opposition par la partie adverse et ceci en une fois par un courrier ou un email simple signé par le représentant légal de la maison d’édition. Ce serait un choc de simplification bienvenu.
  • Nous exigeons la suspension du dispositif ReLire tel qu’il a été mis en place, tant qu’il n’y pas une nouvelle concertation avec TOUS les représentants des auteurs et des éditeurs.
  • Nous demandons un nouvel examen par le Parlement de la loi dite des « Indisponibles », ou bien par le Conseil constitutionnel, car cette loi porte en elle des contradictions importantes avec le cadre général du code de la propriété intellectuelle.