Lovecraft à l’honneur

Le 15 mars 1937 s’éteignait à Providence l’immense écrivain H. P. Lovecraft : il y a exactement 80 ans. En ce mois de mars 2017, nous fêtons un « mois de Lovecraft » avec nos amis de Mnémos et ActuSF, avec 3 titres nouveaux dont le Cthulhu ! de Patrick Marcel, érudite et hilarante histoire secrète du monde considérée du point de vue lovecraftien.

Pour en savoir plus : http://www.moutons-electriques.fr/lovecraft-honneur

#cthulhu

Lisa Goldstein, une plume au parfum des Moutons électriques

Nous vous livrons régulièrement des « mots de l’éditeur » sur nos nouveautés, juste un petit texte à chaque fois afin de vous expliquer, de manière très personnelle, comme en confidence, l’origine d’un livre… Cette fois-ci, André-François Ruaud vous parle de Lisa Goldstein et de sa fantasy urbaine : Sombres cités souterraines

***

Il y a déjà un peu plus de 3 ans, j’ai déménagé, quittant Lyon pour Bordeaux. Après pas mal de mois en cartons entassés, parce que les rayonnages tardaient à arriver, et après être parvenu à tout réuni sur le même mur des romans (sans parler du fait d’avoir trié les colis supplémentaires récupérés à Lyon lors que nous avons fermé notre garage là-bas), me donna quelques perspectives et un peu de recul sur tout ce qui se trouvait accumulé là. Et d’avoir tant remué de bouquins me donna de grandes envies de relectures — pour le plaisir, bien sûr, mais aussi pour le boulot : il y avait déjà un moment que me titillait l’envie d’ajouter à notre catalogue de création francophone au moins un (ou une) auteur de langue anglaise ; un écrivain à traduire mais que nous pourrions « pousser » plus ou moins comme nous le faisons d’ordinaire avec nos plumes de langue française.

Je relus donc, et relus, et relus, et relus… De la fantasy, surtout, et un peu de science-fiction. Il y aurait-il un auteur encore non traduit qui puisse convenir au catalogue des Moutons électriques, à notre vision — hum non, le terme est trop prétentieux — disons au parfum, à la teinte que petit à petit nous essayons de dégager des romans que nous publions à la « Bibliothèque voltaïque » ?

Au fil de ces relectures, je constatai que certains des auteurs dont je conservais un souvenir tendre n’étaient finalement pas d’une trempe telle qu’il faille les traduire, selon moi; ou bien même, l’un me déçut profondément, tant je n’avais pas su voir lors de ma première lecture, dans le temps, le sous-texte très désagréablement réac de tel auteur. Oh, et puis je découvris que pas mal des autrices de fantasy que j’avais tant aimé suivre, grosso-modo cette génération née à la fin des années 1950 et éclose en fantasy à la fin des années 1980, avait mis fin à leur carrière. Mais enfin, tout de même, j’en revins à deux noms qui m’avaient toujours séduit plus que tous les autres, deux plumes majeures selon moi — l’une s’étant effectivement presque arrêtée d’écrire mais avec derrière elle une œuvre vaste ; et l’autre poursuivant encore sa carrière, qui même venait de publier coup sur coup deux superbes romans. Deux plumes plutôt spécialisées dans la « fantasy urbaine », un genre que je porte particulièrement dans mon cœur. La première de ces plumes présentait quelques problèmes éditoriaux possibles : le caractère de l’auteur, d’abord, la longueur assez excessive de la majorité de ses romans, et le moindre goût du traducteur (Patrick Marcel) pour son style lyrique.

Alors, il ne restait plus de doute : si nous pouvions en acquérir les droits, Lisa Goldstein s’imposait tout naturellement comme notre autrice américaine de choix, une voix assez méconnue mais solide, originale et de qualité au sein de la fantasy contemporaine. J’avais tout lu et relu de Lisa Goldstein, il n’y avait aucun doute pour moi : je tenais là ma « candidate » idéale à une introduction dans notre catalogue ovin… Mieux même, j’eus l’idée pour tenter de l’imposer en France (où elle avait déjà été un peu traduite, sans faire de vagues) de sortir trois romans en un an ! Un inédit en janvier 2017 (Sombres cités souterraines), une rééd en poche chez Hélios en octobre 2017 (Touristes, que nous renommerions Amaz), et un autre inédit en janvier ou février 2018 (Walking the Labyrinth). Oui mais bon, c’est bien gentil de rêver, mais les auteurs étrangers, leurs droits passent par des agents… Eh bien, petit miracle : j’expliquai à l’agent très franchement l’état du marché, notre plan, nos moyens… Et elle nous écouta ! Le premier est paru, lisez Lisa Goldstein, la découverte en vaut le détour ; et si vous êtes sages, sachez même qu’elle devrait venir aux Imaginales en 2018, eh oui.

André-François Ruaud

Pour en savoir plus : http://www.moutons-electriques.fr/sombres-cites-souterraines

Mars 2017

Alors que le soleil revient enfin, c’est le mois des ombres qui s’étend sur nos parutions… (insérer ici un long rire sournois)

Eh oui, les ombres de mars commencent avec un retour à la magie bleue de Nathalie Dau: Bois d’Ombre, deuxième volet du Livre de l’Énigme. Son premier tome, « Source des tempêtes », a été remarquablement bien reçu et nous ne doutons pas que ses nombreux lecteurs auront à cœur de se précipiter sur cette suite, entièrement inédite et ô combien captivante. Ce deuxième tome constitue une sorte de Harry Potter noir et brutal, où les années d’étude du jeune Ceredawn dans une école de magie se déroulent sur fond de complots et de coups de fouet. Un roman marqué par des sentiments intenses, c’est ce qui donne à cette série son âme : les émotions.

De toutes autres ombres s’allongent dans Cthulhu ! de Patrick Marcel, qui s’amuse à tisser ensemble tous les fils des mythes lovecraftiens, des théories du complot et de la littérature fantastique. Faussement sérieux, il brasse  tout cet imaginaire comme s’il s’agissait d’événements réels et retrace à l’aide de quantité d’éléments une sorte de réalité différente — lovecraftienne ! Et puis, comme nous sommes un peu fous, tous les exemplaires qui seront commandés durant mars seront signés par leur auteur — oooh !

Du côté du label jeunesse Naos, nous venons de sortir notre deuxième titre « jeune adulte »: Enfant du Chaos d’Éva Simonin, une nouvelle autrice, qui ouvre les portes d’un univers baroque et original, mêlant superbement sense of wonder et magie ! Depuis la mort du dieu de l’Équilibre, le chaos grandit. Que pourront les Veilleurs ?

Et sur le front du numérique, nous avons le bonheur de rééditer plusieurs titres de Michel Pagel : l’un de ses chef-d’œuvre, L’Équilibre des paradoxes, mais aussi quatre romans moins connus, hommages à l’esprit de Fantômas et des « pulps », qu’il signa du pseudonyme de Pierre-Alexis Orloff : la série Panthéra, où Michel Pagel a renoué avec ses amours pour la littérature populaire, tout en conservant une inspiration proche de son cycle fantastique de la Comédie inhumaine.